Censure

L’ONG ‘’Aide et Action’’ annonce qu’‘‘il y a urgence à financer l’éducation’’

C’est dans la salle Mohamed-Koula-Diallo de la Maison de la presse de Conakry, que les membres de l’ONG Aide et Action international Afrique, qui œuvre « pour un monde ou la dignité est assurée pour toutes et tous », ont tenu, ce jeudi 19 octobre, un point de presse qui a pour thème « Aide et Action Afrique : Enjeux et défis de financement de l’éducation ».

Cette rencontre avec les medias, animée par les membres de l’ONG, avec à leur tête Moctar Diallo, le directeur pays, et d’autres cadres, visait à faire le point sur la problématique des financements apportés à l’éducation en Afrique et particulièrement en Guinée, et cela en rapport avec l’équilibre de la collecte des ressources, une mission qui s’inscrit en droite ligne dans son domaine d’intervention qui porte sur les questions de formation professionnelle et d’insertion des jeunes.

Sortant de ce point de presse, Moctar Diallo, directeur pays de Aide et Action Afrique en Guinée, a planté le décor en donnant l’objet et les détails de la problématique, à travers des chiffres : « Cette conférence de presse, on l’a faite pour montrer qu’il y a urgence à financer l’éducation. Tout à l’heure, on vous donnait des chiffres, je peux citer ceux de la Guinée, aujourd’hui, on a 22 enfants sur 100 qui n’ont pas la chance d’aller à l’école, et si on prend la zone rurale, on a 40 enfants à peu près sur 100, et chez les filles, nous avons environs 30% qui aujourd’hui n’ont pas la chance d’aller à l’école. J’insiste sur la scolarisation des filles, parce qu’on sait la plus-value que peut apporter la scolarisation des filles. La recherche et la documentation attestent qu’une fille éduquée, c’est une mortalité qui baisse de 5 à 10%, donc voilà un tableau devant lequel on est. »

En venant au rôle joué ou à jouer par les uns et les autres, il a notamment souligné l’effort dont fait preuve l’Etat guinéen, en estimant que celui-ci « fournit des efforts assez importants ; de 2012 à 2017, la part du budget national consacrée à l’éducation est passée de 12% à 16%. Cela signifie que ce sont des efforts importants, mais devant ces efforts, on voit qu’il y a des enfants qui sont marginalisés. » Avant de notifier qu’ « il faudrait associer le privé pour le financement, c’est une question de devoir, de responsabilité du privé. »

M. Diallo a par ailleurs ressorti l’un des problèmes majeurs auxquels l’éducation est confrontée, à savoir la baisse des subventions venant d’autres pays : « On sait que de plus en plus des fonds qu’on appelait publics au développement, l’aide qui sera orientée vers l’Afrique de moins en moins ces fonds s’intéresseront à l’éducation, de plus en plus ces fonds s’intéresseront à des problématiques qui interpellent ces pays ; ces problèmes, c’est la migration, c’est la sécurité. Pour exemple, le budget de la France pour l’aide publique au développement a baissé cette année-ci de 135 millions d’euros. (sic) »

Venant aux solutions, il affirme : « Ce qui serait important, c’est de mobiliser pour la Guinée ces partenaires qui nous semblent intéressants, le privé du fait qu’ils investissent et dans ce pays, je le sais, ils ont envie de contribuer au développement de ce pays, ils ont besoin de ressources humaines qualifiées, d’un pays où les jeunes ne se noient pas dans la Méditerranée. Donc, c’est face à cette responsabilité qu’il est possible de trouver d’autres financements qui ne soient pas ceux du public ; on sait que l’Etat à lui seul ne peut pas faire face au financement de l’éducation. »

Le directeur pays d’Aide et Action termine sur les stratégies utilisées par son ONG, en ces termes : « Chez nous, les stratégies sont multiples, je dis que nous mêmes collectons des fonds, nous apportons environ 1.850.000 euros par an, pour tenir des projets éducatifs. Nous allons développer une stratégie au niveau de la sous-région, qui va permettre à ce que des entreprises privées qui acceptent de donner des ressources pour le financement des actions de développement sociale comme l’éducation, que cela puisse être déduit de leurs fiscalité et de leurs charges. »

Ils ont également profité de cette occasion, pour interpeller la presse dans son rôle de promotion de l’éducation et de divulgation de l’information, afin que chaque acteur de la société en général et du secteur privé en particulier puisse s’investir dans l’éducation.

Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com

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