Censure

Tout sur la prostate (Par le Pr. Ibrahima Bah, chirurgien urologue à l’hôpital Ignace Deen

Conakry, le 20 Octobre 2017 – La prostate est un organe génital MASCULIN situé à un carrefour stratégique entre la voie urinaire et la voie génitale. Plus exactement, on le localise en avant du rectum, juste sous la vessie et il mesure environ 3 à 4 cm de long et 3 à 5 cm de large. Chez l’homme jeune, la prostate fait environ 20 g. La prostate peut être le siège de trois affections principales : le cancer de la prostate, l’adénome de la prostate, et l’infection de la prostate ou prostatite. Cet organe présent donc uniquement chez l’homme, fait partie du système reproducteur masculin. Nous recevons ce mois-ci dans notre rubrique Santé, le Professeur Ibrahima Bah pour nous en dire plus.

Pouvez-vous, docteur, vous présenter et présenter brièvement à nos lecteurs votre service ?

Je m’appelle Pr Ibrahima  Bah, chirurgien Urologue à l’hôpital Ignace Deen. Le  service d’urologie, a été  créé par notre ‘’maitre’’  dans les années 70 et fonctionne donc depuis 1973-74.  Les premiers médecins à l’époque, étaient le Pr Sékou Guirassy, le Pr Karamoko Bano Sow, le Dr Baldé Souleymane et moi-même Pr Ibrahima Bah. Ce furent  ensuite les professeurs Abdoulaye Bobo Diallo et Oumar Afiou Bah et de nombreux étudiants en formation,  gravitaient également autour de nous.

 Quelles sont les évolutions marquantes dans votre service ces dernières années ?

Ces dernières années, il y a à noter que nous avons formé des formateurs. Nous-mêmes, faisions partie de ceux qui avaient été formés à l’étranger et étaient  rentrés  au pays  où nous nous sommes impliqués  autour de notre maitre, Pr Bobo Diallo, pour l’assister à former d’autres médecins. Ces  derniers  temps,  il y a  à noter  les  formations  dans les spécialités Urologiques.  Il y’a déjà eu deux promotions sorties  et bientôt,  il y en aura une troisième.

 Pouvez-vous revenir sur  les problèmes évoqués plus haut, pouvant survenir au niveau de  la prostate ?

La prostate qui comprend 4 zones (antérieure, périphérique, centrale et transitionnelle), n’a aucun rôle urinaire ! Elle peut cependant entraîner des symptômes urinaires du fait qu’elle entoure la partie initiale de l’urètre qui est le canal par où s’évacue l’urine de la vessie et qui se termine au bout de la verge ! La prostate peut donc comprimer l’urètre quand elle augmente de volume. C’est dans la zone périphérique, facilement palpable au toucher rectal, que se développent le plus souvent les cancers de la prostate. La zone de transition, qui entoure l’urètre, est l’endroit où se développe habituellement l’hyperplasie bénigne de la prostate (adénome), affection bénigne qui survient progressivement chez l’homme à partir d’un certain âge. Votre question qui appelle une réponse très vaste et très technique, dépend donc de la pathologie envisagée au niveau de l’organe, les principales étant : l’adénome, le cancer, et les pathologies  infectieuses car parler de la prostate est vague ; il faut choisir un thème, comme l’adénome par exemple et ultérieurement, on abordera d’autres thèmes. L’adénome de la prostate est une tumeur bénigne qui peut survenir chez l’homme au-delà de la cinquantaine. Les symptômes de cette pathologie se manifestent par le fait d’uriner beaucoup, d’abord le jour,  puis la nuit et vers la fin, il s’installe une difficulté à uriner, appelée dysurie. Ces signes, peuvent s’associer à d’autres et ils peuvent amener à se faire consulter!

Quels sont les traitements de l’adénome de la prostate ?   

Le traitement de l’adénome de la prostate peut être médicamenteux. Du point de vue essentiellement médical, on  peut donner des médicaments qui peuvent être répartis en plusieurs catégories. Dans une première rubrique, on peut procéder par phytothérapie mais bref, plutôt aux malades de venir consulter dans le service urologie, dès qu’ils constatent qu’ils urinent fréquemment le jour et la nuit,  ou qu’ils ont des difficultés d’uriner.

 Qu’est-ce que vous déconseillez aux hommes, pour éviter l’adénome de la prostate ?

Il est difficile de déconseiller du fait que c’est une évolution normale dans la vie de l’homme. On ne peut donc pas prévenir l’adénome de la prostate.

Quelle catégorie et quelle tranche de la population masculine peut-elle être la plus touchée par l’adénome de la prostate ?

 L’adénome de la prostate commence à se développer à partir de 40 ans, mais les manifestations cliniques ne commencent que vers la cinquantaine. Voilà pourquoi on dit que c’est une pathologie de l’homme vieillissant de 50-60ans et au-delà.

 Qu’est-ce que vous déconseillez aux personnes qui souffrent de l’adénome de la prostate ?

Là, c’est le contraire de ce que j’ai dit plus haut qu’il faut appliquer.

Qu’est-ce que l’Etat et les partenaires font particulièrement pour freiner l’augmentation des malades de  l’adénome de la prostate ?

 De ce point de vue, il n’y a aucune tendance ni de l’Etat, ni des partenaires, parce que, de plus en plus dans le monde, les gens sont vieillissants. Il n’y a pas de facteurs particuliers de risques de l’adénome de la prostate, mais des facteurs à risques existent au niveau du cancer de la prostate.

Votre service est-il déconcentré dans les hôpitaux à l’intérieur du pays ?

Oui !! Il Y a une unité d’urologie à Labé, à Kankan et on en avait créé  à N’Zérékoré, mais malheureusement, nos médecins sont de plus en plus tentés par l’aventure. 

Quel est votre dernier mot à nos lecteurs ?

C’est de participer à renforcer l’information en particulier dans l’entourage sur l’adénome de la prostate, la Pola curie, pour inciter à aller consulter  au service d’urologie dès que des symptômes surviennent comme des émissions de sang dans les urines, la fièvre, des testicules enflés, des douleurs aux mollets etc. Quel que soit l’état, il faut consulter le personnel de santé qui va pouvoir orienter le malade dans le service approprié. 

La Cellule de Communication du Gouvernement

 

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