Le procès sur l’assassinat du journaliste Mohamed Koula Diallo s’est poursuivi, ce lundi 23 octobre, au Tribunal de Première Instance (TPI) de Dixinn, sous haute tension. Au cours de cette audience, c’est la partie civile qui a une nouvelle fois comparu face au juge en charge de cette l’affaire.
En effet, Bah Oury a, dans sa déposition à la barre, réitéré avoir des preuves palpables démontrant que ce meurtre a été prémédité par le président de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, et son clan. « Je n’ai aucune responsabilité dans la mort de Mohamed Koula, ceux qui ont organisé le complot pour assassiner Bah Oury sont responsables de bout en bout de ce qui est arrivé. Nous avons des images qui prouvent qu’il y avait des personnes armées de coupe-coupes, de couteaux et de revolvers, au siège de l’UFDG, ce jour-là. Nous allons très prochainement mettre ces preuves à la disposition du tribunal ».
Selon lui, les militants de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée n’ont jamais attenté à sa vie, « plutôt un petit clan au sein du parti qui a attenté à ma vie et ceux qui l’ont fait veulent salir l’image de l’UFDG… Mais après ce procès d’assassinat et tentative d’assassinat, il y aura également un procès contre ceux qui salissent le nom de l’UFDG », a ajouté le vice-président exclu dudit parti.
De son côté, Amadou Diallo, chauffeur de taxi également victime des tracasseries qui ont couté la vie à notre confrère, au siège du principal parti de l’opposition guinéenne, le 5 février 2016, explique avoir pris un coup de couteau dans le dos à la place de Bah Oury. « À son arrivée au siège, Bah Oury a été bloqué à la rentrée principale, par des agents de sécurité du parti. Un des agents a dit « mais pourquoi vous lui bloquez l’accès ? Laissez-le passer » ; entre-temps, il y a eu des bousculades et quelqu’un a sorti des bâtons et a tapé Bah Oury sur la tête. Il (Bah Oury) a dit au journaliste qui était à coté de prendre cela en images. La pagaille s’est agrandie et des jets de pierres ont commencé, Bah Oury entouré de quelques jeunes s’est dirigé vers l’extérieur. Mais j’ai constaté que des gens étaient armés de couteaux et autres armes blanches, chose qui est en tout cas inhabituelle au siège de l’UFDG », a-t-il expliqué.
Et de poursuivre : « comme Bah Oury est un monsieur pour qui j’ai beaucoup d’estime au parti, je me suis approché de lui pour sécuriser un peu. Entre-temps, j’ai entendu quelqu’un dire « Abdoulaye, il faut couvrir Monsieur Bah », et dès que j’ai tenté de couvrir ce dernier, j’ai reçu un coup de couteau me poignardant dans le dos. Je n’ai pas vu celui qui m’a poignardé, mais quand je me suis retourné, Freeman et Alphadjo étaient les personnes les plus proches de moi. Et quelques instants après, j’ai également entendu un coup de feu. Étant blessé, j’ai repris ma voiture et je suis rentré chez moi, j’y ai pris de l’argent pour me rendre à une clinique, et ensuite à l’hôpital Ignace Deen où le couteau a finalement été retiré de mon dos aux environs de 22 heures.»
Par ailleurs, Amadou Diallo a précisé avoir uniquement reçu la visite de Bah Oury qui, selon lui, était allé s’enquérir de son état à l’hôpital, le lendemain des faits.
À noter qu’après cette comparution, le juge en charge du dossier a, au nom du tribunal, décidé de rejeter la suite de ce procès pour le lundi en huit, donc le 30 octobre prochain.
Mohamed Kaba Soumah pour Guinee7.com