C’est par l’interprétation de l’hymne national avec des notes du balafon de l’artiste « Yeli guinè » et son équipe, que s’est ouvert au studio Khira (chemin), du quartier de la Minière, ce dimanche 5 novembre, la 4ème édition du festival « Univers des mots », initiée par la troupe théâtrale « La Muse », sous le thème « Nos Migr’Actions ». C’était en présence du ministre du Budget, Dr Mohamed Doumbouya, du commissaire de l’évènement ‘’Conakry capitale Mondiale du livre’’ (CCML), Sansy Kaba Diakité, de la chef de mission de l’OIM et des membres du gouvernement des jeunes filles, formé à l’occasion de la Journée internationale de jeunes filles.
La cérémonie d’ouverture a également connu la présence de plusieurs auteurs et comédiens venus de différents pays africains et européens, qui durant 8 jours vont interpréter des pièces de théâtre, discuter et apprendre les uns des autres sur cet art scénique, auquel le public guinéen s’ouvre peu à peu.
« Nous faisons les actions et après on mesure les impacts », affirme Bilia Bah, directeur de la troupe « La Muse », avant d’ajouter : « quand je vois déjà l’engouement autour du festival, je me dis que cela aura forcément un impact ; ce que nous sommes en train de faire, on travaille les mentalités, ce n’est pas de l’évènementiel, il y a eu un travail de fond. Nous avons plusieurs nationalités qui se retrouvent autour de ce thème, donc forcément ça cogite, parce que la migration touche tous les continents, mais il y a un côté négatif de ce phénomène aujourd’hui, qui est la migration irrégulière, ce qui fait qu’il est bien qu’on se retrouve tous ensemble, susciter des débats. »
« La première chose qu’on doit faire, c’est d’écouter les gens, puisque nous n’avons pas les mêmes réalités, même si nous dormons dans la même chambre. Donc, il faut les écouter (les jeunes, ndlr), ensemble réfléchir, se poser les bonnes questions, parce que la solution se retrouve dans les bonnes questions et pas dans les réponses que l’on croit détenir, du genre ‘’j’ai bien mangé le matin, donc tout le monde est rassasié !’’ C’est vraiment prétentieux de dire qu’avec le théâtre, on peut inverser la situation, mais on peut faire quelque chose », a-t-il ajouté par ailleurs.
Très content de se retrouver dans sa « famille culturelle », l’humoriste Adama Dahico, affirme que c’est une question de reconnaissance : « C’est un plaisir pour moi d’être à Conakry, parce que les gens ne le savent pas, j’ai été élève du grand maitre Sidiki Bakaba, dont j’ai bénéficié la formation, c’est un monsieur qui m’a donné beaucoup de connaissances, au niveau du théâtre et pour la littérature, il y a Kaba Taïfour, journaliste émérite en Côte d’ivoire, qui m’a beaucoup encouragé, soutenu dans l’écriture et m’a encouragé à publier mes œuvres, et c’est dans cette dynamique que je fonctionne, et être à Conakry dans leur pays d’origine, assister à un tel évènement, c’est comme si je venais marquer un acte de gratitude et de reconnaissance. »
Le comédien a lancé un appel à la jeunesse en ces termes : « Comme on le dit, on a tout chez nous, on a beaucoup chez nous, il faut aimer son pays. Cela ne veut pas dire qu’on ne doit pas aller à l’extérieur pour apprendre, ou voir ce qui se passe, et revenir combler le vide qu’on a laissé, mais c’est la manière dont nos jeunes partent en Europe, c’est ce qui nous inquiète ; ils vont de manière pas conventionnelle et souvent, il y a des drames qui s’en suivent. Mais nous les sensibilisons à ne pas se lever comme ça un matin, pour disparaitre et après on apprend qu’il y a un drame. Mais quand on y arrive, il y a pas de soucis, mais à mon avis, il faut sensibiliser d’avantage les jeunes à aimer leur pays, que les dirigeants du pays leur créent aussi des conditions idoines, qui leur permettent aussi de rester et travailler. »
Les officiels présents ont chacun pour sa part, apprécié à sa juste valeur, le festival, notamment pour le choix du thème qui se trouve être d’une actualité importante, et ils ont promis tout leur soutien à cette action.
A rappeler que dans les prochains jours, les rues de la Minière et certains points culturels de la capitale guinéenne, notamment le Centre culturel franco guinéen, l’Institut supérieur des arts de Guinée, le Petit Musée, vont vibrer au rythme de nombreux spectacles qu’offre ce festival.
Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com