Le ministère de la Sécurité et de la Protection civile a animé, ce mercredi 15 novembre, une conférence de presse, à Conakry, pour faire le point sur la criminalité et le grand banditisme en Guinée. Au sortir de cette rencontre, Me Abdoul Kabèlè Camara a présenté aux hommes de médias la nouvelle unité d’élite que son département a créée pour lutter contre le banditisme et la criminalité galopante dans le pays.
Selon le ministre, les travaux des responsables de différents services répressifs sur le terrain ont révélé que « la délinquance évolue et s’adapte constamment à la répression qui lui fait face ; c’est pourquoi irrémédiablement, il est nécessaire que l’ensemble des services de police s’adaptent également, au fur et à mesure, à leurs adversaires que sont les bandits, qui n’hésitent pas à employer de grands moyens, pour échapper à la justice ».
En effet, il indique que c’est dans cette logique que, sur un financement de l’Union européenne, une Division d’Appui Opérationnel (DAO) a été récemment mise en place dans le cadre du programme PARSS (Programme d’Appui aux Réformes du Secteur de la Sécurité). « Cette division possède en son sein trois sections dont une unité d’élite qui est la Brigade de Recherche et d’Intervention (BRI), spécialisée dans le travail de terrain, en particulier en effectuant des surveillances, des filatures. Cette structure est une pièce maîtresse dans le dispositif de répression du banditisme, mais éventuellement aussi pour lutter contre le terrorisme. La BRI, en un temps-record, en appui aux procéduriers de la direction de la police judiciaire, avec l’appui des BRB (Brigade de Répression du Banditisme), a réussi à neutraliser, le plus souvent en flagrant délit, plusieurs équipes de malfaiteurs chevronnés », a précisé le ministre guinéen de la Sécurité.
Et de poursuivre : « En fin septembre, les agents de la BRI ont effectué des surveillances et filatures, tant à Conakry qu’à Kindia. Ces investigations ont permis la découverte d’éléments probants qui a conduit à l’arrestation dans ces deux localités de six (6) bandits, qui sont impliqués dans au moins 12 vols à main armée, aux domiciles des particuliers ou à l’encontre de commerces. Il est à noter que des armes PMAK et des objets provenant de ces vols ont été découverts sur ces bandits ou à leur domicile. D’ailleurs, la plupart d’entre eux (les bandits, ndlr) ont reconnu leur participation aux méfaits suivants : l’attaque au domicile du préfet de Coyah, l’attaque au domicile du recteur de Sonfonia, au préjudice d’un cambiste à Almamya (Kaloum), vol au cours duquel le ‘’béret rouge’’ a été assassiné… »
À en croire Me Abdoul Kabèlè Camara, depuis cinq (5) mois, trente-cinq (35) bandits les plus récidivistes ont été mis hors d’état de nuire par la BRI avec l’appui des autres services. « Ils (les bandits, ndlr) ont été mis à la disposition des procéduriers de la direction nationale de la police routière. Il est nécessaire d’indiquer que parmi les individus arrêtés par la BRI, l’un d’eux, le nommé Alhassane Keita, avait été condamné à perpétuité en 2000, par la cour d’assises de Conakry », a-t-il déclaré.
Le ministre Kabèlè estime par ailleurs, que la problématique de la sécurité est un combat de tous les jours que tout Guinéen doit mener, « c’est pourquoi, j’invite sans cesse les services de police à faire preuve d’imagination pour contrer les agissements des malfaiteurs qui élaborent souvent des stratagèmes, afin d’échapper aux recherches entreprises. Le gouvernement est déterminé à poursuivre ses efforts pour mettre un terme aux activités de quelques individus qui sont des professionnels de la grande délinquance organisée. Qu’ils sachent qu’ils seront traqués sans recul, puis traduits en justice », a-t-il averti.
Mohamed Kaba Soumah pour Guinee7.com