Censure

Immigration clandestine, un drame sans fin ? (Par Diallo Ibrahima)

Cela fait des annĂ©es que les morts aux larges de la mĂ©diterranĂ©e font la une de l’actualitĂ©. Et que les annonces restent vaines
 Les chiffres sont pourtant glaçants. La mĂ©diterranĂ©e est devenue un grand cimetiĂšre. Les drames se succĂšdent mais  ne dissuadent pas  les candidats Ă  l’immigration. Au contraire, ils sont toujours plus nombreux Ă  vouloir se rendre en Europe. Jusque-lĂ , l’humanitĂ© semblait ignorer les trafics en tout genre, les violences inouĂŻes  que traversent les migrants. Il a fallu le travail remarquable de deux journalistes de CNN en Libye pour que l’humanitĂ© ouvre les yeux sur la situation des nĂ©gro-africains. Leurs conditions pĂ©rilleuses qui bafouent l’identitĂ© humaine. OccasionnĂ©e par l’immigration clandestine.

Difficile de croire que les candidats Ă  l’immigration clandestine partent uniquement pour des raisons Ă©conomiques. Ils sont en quĂȘte de la possibilitĂ© de reconstruire une vie. D’un idĂ©al du modĂšle europĂ©en, miroitĂ© par les medias occidentaux. Cette horrible situation interroge les pouvoirs publics africains. Sur l’efficacitĂ© des politiques publiques et la solidaritĂ©. Ce travail lĂ©gitime y va de notre respectabilitĂ© et de notre existence.

A cause de sa position gĂ©ographique, la Libye est devenue une passoire. Cette  frontiĂšre est devenue d’autant plus lucrative qu’elle est difficile Ă  franchir sans ĂȘtre rĂ©duit en esclave.  En effet, c’est bien la destruction de la Libye et l’élimination de son guide, Mouammar Kadhafi en 2011, par  la France, sous l’auspice du criminel Sarkozy, qui est la cause principale de cette tragĂ©die humaine. Il est aussi vrai que l’inaction du syndicat des chefs d’états africains face Ă  la gravitĂ© des faits, est inconvenante et indigne. Au-delĂ  des simples dĂ©clarations, le peuple africain exige de leur dirigeant une action armĂ©e pour libĂ©rer ses jeunes rĂ©duits en esclaves.

A qui la responsabilité ? Bien sĂ»r que les libyens sont largement responsables de ce qui se passent dans leur pays. Car, en ce XXI niĂšme siĂšcle, Il est inconcevable de penser qu’un ĂȘtre humain appartienne Ă  un autre. On peut le vendre, le donner, le louer, il a une valeur marchande. Comme la voiture, comme une chĂšvre. Ahurissant mais pourtant vrai ! L’esclavage n’est pas exclusif qu’en Libye. La pratique existe dans tous  les  pays arabes. Pour eux, le noir est synonyme d’esclave. Alors, il faut faire Ă©voluer les mentalitĂ©s. En rĂ©pondant positivement Ă  l’appel d’insoumission de David Diop dans son livre coup de pilon : « Toi mon frĂšre au visage de peur et d’angoisse. RelĂšve-toi et crie : Non ! »

Diallo Ibrahima