Les manifestions se poursuivent dans les rues de la capitale guinéenne suite au mot d’ordre de grève lancé par des syndicalistes du SLECG, depuis la semaine dernière. Le bilan s’alourdit pour le moment, on parle de 3 morts, plusieurs blessés et des dégâts matériels importants.
Joint au téléphone, ce mardi, le premier responsable du SLECG dans la commune de Kaloum, Aboubacar Sylla a déploré cette situation, avant de pointer un doigt accusateur sur le gouvernement : ‘‘C’est vraiment regrettable, nous n’avions pas souhaité que cela arrive, mais je crois que cela y va de la responsabilité du gouvernement, puisque nous on avait demandé aux enseignants de rester à la maison et eux, ils ont demandé aux élèves de venir à l’école parce qu’il y aura cours. Or que cela ne date pas d’aujourd’hui, même quand nous, nous étions sur les bancs, quand il y a grève et que les enseignants ne viennent pas, lorsque vous venez à l’école et vous vous rendez compte qu’il n’y a pas de professeurs et que d’autres écoles étudient, ça va dégénérer. Donc je crois que les responsables n’ont pas pris leurs dispositions et nous sommes vraiment tristes par rapport à tout ce qui se passe’’, a-t-il déploré.
Malgré toutes ces violences dans les rues de Conakry, les syndicalistes ne comptent pas baisser les bras. « Nous continuons la lutte, parce que tout le monde est fatigué de ces grèves à répétition et je crois que cette fois-ci on veut aller jusqu’au bout comme les Béninois, parce que c’est ce qui m’anime et c’est ce qui anime la base. Chaque fois nous recevons des appels « ne reculez pas nous sommes avec vous, ne nous trahissez pas » Vous voyez, c’est plein de sens, quand vos militants disent de ne pas les trahir, ils comptent sur ça pour mieux vivre », a déclaré Aboubacar Sylla.
Par ailleurs, le premier responsable du SLECG à Kaloum a invité les parents d’élèves à retenir leurs enfants à la maison jusqu’à ce que les choses rentrent dans l’ordre. « Nous sommes enseignants, mais nous sommes aussi parents d’élèves, moi j’ai mon enfant à la maison ça va bientôt faire deux semaines. Donc que les parents d’élèves gardent leurs enfants à la maison, qu’ils les surveillent jusqu’à ce que nous trouvions une solution amiable à ce problème, le reste nous ne gérons pas ça, c’est à l’État d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens », a-t-il lancé.
Mohamed Kaba Soumah pour Guinee7.com