Depuis plus d’une semaine, une grève lancée par des membres exclus du Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG) pollue le climat éducatif guinéen. Les écoles restent fermées à Conakry et par endroit à l’intérieur du pays. Jusque-là aucune solution n’est en vue pour mettre fin à cette crise.
Au cours d’une sortie médiatique, ce vendredi, le cerveau de ce mouvement de grève, Aboubacar Soumah, accuse les autorités compétentes d’avoir la mauvaise foi.
Selon le secrétaire général adjoint du SLECG : ‘‘Depuis que nous avons déposé notre avis de grève, une semaine avant le déclenchement de la grève qui a eu lieu le 13 novembre, nous n’avons pas été appelés par les responsables du département pour une quelconque négociation. Donc nous nous sommes à l’attente, nous sommes soucieux de ce qui se passe sur le terrain, tous ces dégâts qui sont commis çà et là, les morts, les viols… Mais cela, c’est la responsabilité des autorités administratives qui sont restés indifférentes face à l’avis que nous avons déposé. Ils ont affiché leur incompétence notoire du fait que jusqu’à présent, ils n’ont pas pu gérer la situation. Ils n’ont pas pu nous appeler pour trouver la solution alors que nous nous sommes disponibles à une éventuelle négociation, c’est pour cela nous avons respecté la procédure qui est requise pour le déclanchement d’une grève.»
Le camarade Soumah a également insisté sur la légalité de cette grève : « Je ne vois pas en quoi notre mouvement est sauvage ou illégal, alors c’est à eux de démontrer parce que selon la loi et les conventions internationales, c’est la seule procédure. C’est quand la procédure là est violée qu’on appelle grève sauvage. Donc on ne peut pas qualifier ce mouvement de grève sauvage si on n’a pas la mauvaise foi de satisfaire à nos besoins. »
Pour ce syndicaliste, les sanctions affligées contre lui et certains de ses alliés au sein de leur mouvement syndical sont nulles et de nul effet, avant de souligner que ce n’est d’ailleurs pas à cause de ces sanctions qu’ils n’ont pas été appelés pour négocier : « C’est que de nos jours, ni le premier ministre, ni les ministres qui étaient là ne pouvaient résoudre le problème, ne pouvaient prendre une décision financière parce que le chef de l’Etat n’est pas là. Par le passé, toutes les négociations qui ont eu lieu, dès qu’il y a blocage au niveau des décisions concernant les questions financières, on nous demande de suspendre et de se référer au chef de l’Etat. C’est toujours le chef de l’Etat qui donne son dernier mot par rapport aux questions financières. Donc si l’autorité ne nous a pas fait appel jusqu’en ce moment, c’était dû à l’absence du chef de l’Etat, je le pense bien ».
Cependant, il rappelle : « Nous sommes très soucieux aujourd’hui du fait que les enfants ne sont pas en classe, mais il faut que ces enfants comprennent que les enseignants souffrent énormément. Cette année l’éducation ne fait que réclamer, nous avons été tout le temps mis de côté. Les gouvernements qui se succèdent ici n’ont jamais cherché à améliorer les conditions de vie des travailleurs, surtout des enseignants, c’est pour cela, cette fois-ci, il faut que ces enfants comprennent que nous volons maintenant changer cette donne. »
Par ailleurs, le secrétaire général adjoint du SLECG reste catégorique sur la continuation de la grève tant que les points de revendication ne sont pas satisfaits.
Mohamed Kaba Soumah pour Guinee7.com