Dans un communiqué rendu public, hier mercredi, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a fixé le montant forfaitaire pour chaque liste de candidatures aux élections locales : huit millions (8.000.000) GNF pour les communes urbaines et trois millions (3.000.000) GNF pour les communes rurales. Dans le même communiqué, la CENI a fixé le montant global des dépenses pouvant être engagées par liste de candidatures à six milliards (6.000.000.000) GNF.
Ce jeudi 30 novembre 2017, au cours d’un entretien avec notre rédaction, le président du Bloc Libéral (BL), Dr Faya Milimono, réagissant à ce communiqué de l’institution, affirme être « très déçu ». Selon lui, « nous avons été jusque là, ceux qui soutenaient l’action de l’équipe dirigée par Kébé, en croyant que cette équipe s’inscrivait dans la voie de la défense des valeurs ; mais non, ce n’est pas ça que nous observons », regrette-t-il, avant de préciser qu’ « il y a eu une consultation qui a été faite ; les partis politiques qui ont l’intention de se présenter à ces élections, les organisations de la société civile qui ont l’intention de se présenter à ces élections, ont envoyé des représentants avec les représentants du ministère de l’Administration du territoire et les représentants du ministère de l’Economie et des Finances. Si le ministère de l’Economie et des Finances accepte que les cautions plafonnées à quatre millions, c’est parce que le ministère de l’Economie connait plus que quiconque la situation de pauvreté dans laquelle se trouve aujourd’hui le peuple de Guinée ».
Plus loin, Dr Faya soutient que le montant vise à empêcher certains candidats de se présenter à cette consultation électorale. « Nous, nous ne sommes pas des partis qui vivent des caisses de l’Etat, ni hier ni aujourd’hui. Nous vivons des contributions des Guinéens, aujourd’hui appauvris et dont le nombre de pauvreté augmentent tous les ans (sic). Nous vivons des contributions de ceux-là. Du moment que l’ensemble des personnes consultées ont fixé à un maximum de quatre millions la caution, nous ne comprenons pas que le président de la CENI seul décide de doubler ce montant pour en faire huit millions. C’est clairement une conspiration contre le peuple de Guinée, une manière de vouloir empêcher certains candidats de se présenter et qui auraient pu changer la situation de la gouvernance au niveau local. Cette conspiration, nous la vivons pratiquement depuis sept (7) ans, en 2010 »(sic).
Par ailleurs, l’ancien candidat malheureux de la présidentielle de 2015 soutient qu’une compétition électorale n’est pas une compétition d’hommes d’affaires, mais une compétition d’idées. « La compétition politique dans notre pays, c’est une compétition entre les visionnaires, entre les leaders, ce n’est pas entre les hommes d’affaires. Je n’ai absolument rien à voir contre les hommes d’affaires ; mais non, ce n’est pas une compétition de qui est plus riche ou qui est plus pauvre. Nous savons comment on s’enrichit dans ce pays. C’est effectivement pour mettre fin à cela que nous nous sommes constitués en parti politique. Je dois dire que je suis très déçu par cette attitude de Me Kébé, parce que ce n’est pas l’œuvre de la CENI, c’est l’œuvre de Kébé en tant qu’individu ».
Malgré le montant élevé pour les listes de candidatures, le Bloc Libéral va présenter des candidats. « Nous présenterons des candidats ; vous savez, cette conspiration contre le peuple de Guinée ne va pas durer plus longtemps. En 2015, on a voulu que des candidats, comme le président du Bloc Libéral, ne soient pas dans la compétition. C’est pourquoi, on a doublé à 800 millions, mais nous l’avons été, et nous aurons des candidats, malgré tout. Mais nous disons ceci : malgré que nous présentons des candidats, nous avons désormais des gens que nous considérons être des ennemis contre le peuple de Guinée et Kébé en fait partie », conclut Faya Milimono.
Bhoye Barry pour guinee7.com