Le 02 Octobre 1958, le vaillant peuple de Guinee accédait à sa souveraineté nationale après le ‘’NON’’ légendaire le 28 Septembre de la même année. Historique date, elle est devenue au fil des ans l’identité du pays du fait qu’il soit précurseur de cet affranchissement de l’escarcelle coloniale. Ce qui explique l’enthousiasme et l’allégresse avec lesquelles les populations dans le passé – un peu éloigné- communiaient pour célébrer cette date anniversaire dans la réjouissance et l’unité.
Malheureusement, les régimes qui se sont succédés à la tête du pays ont progressivement contribué à minimiser le sens et la portée du 02 Octobre 1958.
D’abord en procédant à une banalisation de la date anniversaire qui auparavant était fêtée avec faste, ensuite en la passant sous silence pour ne plus être célébrée pendant quelques années avant de reprendre la célébration de manière tournante.
Cette dernière initiative – qui mérite d’être saluée – ayant permis de doter les régions d’infrastructures sociales de base, est voyée par l’incapacité du gouvernement à s’acquitter de ses engagements vis-à-vis des PME locales en charge de réaliser les travaux, la prévarication de deniers publics qui ont fini par pourfendre le bien-fondé de l’initiative et à galvauder son sens pour lui prêter une connotation purement politique, et pour cause.
Bien évidemment, il y a bien eu des festivités en différés du 02 Octobre cette dernière décennie, cependant, celles du 13 janvier qui se rapportent au 02 Octobre 2017 sonnent le glas d’une indignation d’une frange importante de la population et d’un sacrilège monumental car, plutôt que de fêter la date anniversaire, c’est le lancement d’une campagne politique à l’aurée d’échéances électorales imminentes. Le prétexte d’une -prétendue- célébration du 02 octobre cache mal l’agenda politique qui transparait ostensiblement.
En sus du lancement prochain des campagnes pour les élections communales et communautaires, le discours clivant du Chef de l’état, le peu d’attention a l’égard des devanciers, le défaut de communion avec les autres composantes de la populations ( non militants du parti au pouvoir, celles de quelques fonctionnaires intègres qui ne s’identifient pas au pouvoir en place – ne le faisant tout de même pas savoir au risque d’être radiés -, celles des compagnons de l’indépendance, celles de citoyens et non de militants) justifient bien la souillure de l’histoire de tout un peuple par une minorité politique ayant fait le pari de se moquer de l’histoire et torpiller l’idée de nation pour servir la cause d’un homme, d’une vision partisane, d’un enrichissement illicite au détriment des valeureux fils partis trop tôt pour la cause de tous.
C’est tout le sens de la falsification de l’histoire de tout un peuple.
Karamoko Mady CAMARA
Jurisconsulte, Analyste politique