Une obscure vedette de téléréalité qui s’épanche de manière indécente, insulte et provoque c’est du déjà vu. Qu’un président des Etats Unis d’Amérique déblatère des propos on ne peut plus racistes est quand même inquiétant. Donald Trump, tout seul dans son monde imaginaire, s’est encore livré à une saillie qui ne pue pas la rose… Haïti, première République noire, ravagée par les ouragans, fondée par le sang et le courage d’anciens esclaves. Le Salvador, un pays qui a le malheur d’avoir de nombreux ressortissants sur le territoire américain, peuplé en majorité d’individus à peau – trop – foncé au goût d’un milliardaire sulfureux, flirtant avec l’extrême droite. L’Afrique, le continent de la bauxite, du diamant, de l’or, du pétrole, où la traite négrière a fait des ravages, un bled qui ne paie toujours pas de mine avec ses pauvres hères…
Dans le cerveau sinueux du géant blondinet qui maîtrise aussi mal sa langue que sa coupe de cheveux, tout cela est à ranger dans les égouts. Confronté à sa bourde, dos au mur face à la réaction virulente de la presse américaine et de ceux qui ont depuis longtemps cerné son âme de gamin, l’erratique réalise sa bévue et tente maladroitement de se rattraper. En faisant diversion comme à son habitude, en enjolivant ses fadaises qu’il veut « savantes » dans son style si rustre et si peu sérieux. Quel comédien ! A la limite, ses déclarations irresponsables prêteraient à sourire si elles n’émanaient pas du chef de l’Etat le plus puissant au monde et surtout si elles ne révélaient pas une profonde inculture de la part de celui qui fait de la taille du bouton nucléaire son jeu favori. Tout en mensonges bien sûr, étant entendu qu’un bouton reste un bouton, quelle que soit sa taille. Les plus gênés dans cette sortie pathétique doivent être ces innombrables responsables et diplomates américains, reconnus unanimement pour leur finesse d’esprit et leur bonne éducation. Mais celui qui a fait de la politique un jeu de loto mal maîtrisé n’a cure des bonnes manières et de l’élégance de la pensée. Rappelez-vous de sa vidéo sur les femmes qui « se laissent faire surtout si vous êtes une star », de ses commentaires douteux sur les Mexicains, sur les musulmans et tutti quanti !
Demandez à Michael Wolff, l’auteur du livre d’enquête sur les coulisses de la présidence Trump, « Fire and Fury » ! Le président par accident ne rate jamais l’occasion d’exhiber son égo surdimensionné, façonné il est vrai pour satisfaire les lubies d’un adolescent. Le plus curieux dans tout cela, c’est que Mister Trump manque carrément de courage quand il se contente d’insulter les victimes de la mauvaise gouvernance (c’est bien l’esprit de son projet qui vise à remplacer les pauvres noirs par des… Norvégiens). Parce que, dans son raisonnement chaotique, la merde est survenue ex nihilo, comme une fatalité. Pourquoi évite-t-il soigneusement de s’en prendre à ses homologues chefs d’Etat ? Pourquoi ne les insulte-t-il pas individuellement étant entendu que ce sont eux qui ont la responsabilité de la gestion de ces « pays de merde » ? D’ailleurs de quelle autorité morale un homme agissant comme un clown aux mains agitées peut-il se prévaloir pour juger, stigmatiser et brocarder ? Dire qu’avec ses tweets puérils, et au mépris de tout bon sens, ce personnage prétend vouloir « révolutionner » les relations internationales…
Monsieur Trump, après avoir parfaitement compris votre personnalité, dans nos pays, il se raconte qu’il vaut mieux attendre la fin de vos 3 dernières années, le temps nécessaire, si on est optimiste, pour que vos compatriotes vous balaient de votre piédestal avec la même rapidité qu’ils vous y ont installé. Et ce ne sera pas un jeu de téléréalité, surtout si Robert Mueller, le procureur spécial chargé de l’enquête sur vos connexions avec la Russie, celui-là même qui trouble actuellement votre sommeil tourmenté, vous poussant à ouvrir sans cesse des contre-feux désespérés, parvient à prouver que vous avez trahi les Américains. Ce qui est sûr c’est que, quel que soit l’issue de votre présidence, l’histoire ne perdra pas inutilement son temps sur votre nom qui restera à jamais confiné sous le tapis. Comme vous le constatez, il ne vous reste plus qu’à menacer de couper l’aide financière à tous ces pays qui ont condamné vos propos affligeants. Le disque bas de gamme est rayé mais pensez-y…
Saliou SAMB