Censure

C’est elle N’Na Fanta la donneuse de grossesses à Conakry

Le colonel Moussa Tiégboro Camara, patron des services spéciaux, de lutte contre le crime organisé, a procédé ce mardi 16 janvier 2018, à la présentation de N’na Fanta Camara, présumée auteure des fausses grossesses collées à plusieurs femmes et de ses complices, dans les locaux du Secrétariat général des services spéciaux, de la lutte contre la drogue et du crime organisé en présence de plusieurs victimes, encore très en colère.

Si elles prennent le médicament et qu’elles tombent enceinte, je leur dis de laisser dans les mains de Dieu

Arrêtée la semaine dernière, N’Na Fanta Camara, s’est expliquée en présence des hommes de médias sur les faits qui lui sont reprochés.

« Moi je traite des problèmes d’infertilité. Toutes ces femmes sont venues me voir pour leurs traitements. Je leurs ai dit que si elles croyaient en Dieu, avant de leur donner le médicament qu’elles utilisent elles-mêmes. Si elles prennent le médicament et qu’elles tombent enceinte, je leur dis de laisser dans les mains de Dieu.  D’autres quand elles sont enceintes, elles ont leurs règles et cela peut retarder leur grossesse et ce n’est pas moi, c’est Dieu. Elles partent d’elles même à l’hôpital et moi je leur dis juste d’attendre que leur règle s’arrête avant d’y aller pour permettre de voir le bébé », explique-t-elle.

elle m’a dit que j’étais enceinte. Chose qui m’a beaucoup étonnée vu mon âge

Rose Kaba, une des victimes, explique qu’elle est « partie chez elle (N’Na Fanta) avec mon mari il ya deux ans et demi, elle nous nous a donnés le médicament à 300 000GNF et quand on prend, on a des diarrhées, puis le lendemain je suis partie et elle m’a donné un deuxième puis un troisième, un quatrième et ainsi de suite. Peu de temps après elle m’a dit que j’étais enceinte d’envoyer un pagne et un coq. Après tout cela je suis tombée malade, je ne pouvais pas dormir la nuit, j’avais des maux de rein et elle m’a dit que je ne pouvais pas aller à l’hôpital. C’est à neuf mois que je suis partie à l’hôpital en cachette chez Tantie  Bébé et à keitaya qui ont confirmé son diagnostic ».

En réalité, N’Na Fanta interdit à toutes ses patientes de voir un médecin qui ne soit pas Etienne Balamou, technicien en laboratoire, gérant une clinique clandestine au quartier  keitaya et Tantie Bébé qui réside au quartier  Gbessia.

la seule chose que ces femmes demandent, c’est de retrouver leurs formes normales à défaut d’avoir des enfants

Fatoumata Touré, la cinquantaine, est aussi tombée dans le piège : « moi j’étais partie pour des problèmes de menstrues, elle m’a donnée un médicament ; quand j’ai fini de boire, je suis partie la voir et elle m’a dit que j’étais enceinte. Chose qui m’a beaucoup étonnée à mon  âge là, mais je l’ai cru, comme toutes les autres y croyaient  et j’ai donné un coq, un pagne et 300 000fg. Quand j’ai vu mes règles à nouveau, je suis repartie encore chez elle et m’a dit que c’est normal, c’est comme ça son traitement. J’ai beaucoup souffert avant d’aller voir un autre médecin qui m’a dit le contraire et fait voir la réalité. »

Ventres ballonnés, la seule chose que ces femmes demandent, c’est de retrouver leurs formes normales à défaut d’avoir des enfants.

Pour le colonel Moussa Tiégboro Camara, « aujourd’hui c’est un soulagement, parce que N’na Fanta comme tout le monde le sait, ne faisait que de l’empoisonnement, l’escroquerie, suivis de l’administration de substances nuisibles. Toutes ces femmes sont en situation de grossesse. On a déjà 150 femmes enregistrées qui son supposées être enceintes et on a pu faire 47 échographies qui se sont avérées négatives. Il y a des hommes qui sont impatients et cela peut déchirer certains foyers. Je voulais tendre la main à l’Etat de venir au secours de ces pauvres femmes, elles n’ont plus d’espoir, cela peut les conduire à risquer leurs vies». N’na Fanta sera traduite devant les tribunaux, promet le colonel Tiegboro.

Fatoumata Kaba pour Guinee7.com

 

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