Censure

Les Guinéens veulent-ils vraiment sortir de la misère ? (Par Abdoulaye Barry)

Cette question taraude toujours l’esprit de nos compatriotes et certains de nos partenaires économiques à travers les plateformes régionales en Afrique et à l’international. A cet effet, suivez notre raisonnement pour mieux appréhender cette question dans sa forme, son fond et dans son contexte.

Premièrement ; dans un pays qui favorise un système d’éducation scolaire bâclé, soutenu par la fraude (achats des notes scolaires et diplômes vendus partout même dans les marches) ; comment peut-on former ses enfants, sa jeunesse, afin de mieux les confiner dans l’irresponsabilité et le laisser-aller/ Voilà une des sources fondamentales de tous les problèmes dans notre pays. Jusqu’à 50 ans d’âge et plus on est toujours considéré comme jeune en Guinée : n’ayant souvent jamais eu un travail, donc inexpérimenté sur toute la ligne ; certains sont pris en charge durant toute leur vie par leurs parents ou un membre de la famille (oncle, tante, …). Or sous d’autres cieux, les jeunes sont très tôt éduqués et amenés à prendre ou assurer la relève dans leur communauté. C’est pour cela que l’Organisation des Nations Unies répond à la problématique de ce qu’est un jeune en ces termes :

Les jeunes sont des personnes entre 15 et 24 ans. Cependant, nous savons que l’expérience « d’être jeune » varie énormément d’un pays à l’autre, et que la « jeunesse » constitue un groupe hétérogène en constante évolution. 

Par conséquent ; dans une société comme la nôtre, un « vieux-jeunes » se comportera toujours en enfant toute sa vie et le jour qu’il aura l’opportunité de bénéficier d’un décret comme pour être (ministre, directeur, ou un simple commis de l’Etat…), c’est la fête dans sa famille jusque dans son village. Et pourtant, sa compétence est remise en question car n’ayant eu aucune expérience de par le passe en la matière. Sa famille, ses parents, ses amis viendront chacun tendre la main pour recevoir leur part du gâteau. On l’obligera ou encouragera à voler, à mentir, pour toujours tromper et maintenir les avantages liés à sa position du moment. Il vit au-dessus de ses moyens. Le jour qu’il sera remplacé à son poste, ce jour est un jour de deuil dans sa famille. Les gens vont arrêter de le fréquenter, mais si toute fois il avait trop prit dans les ressources du contribuable, ils diront qu’il avait beaucoup réalisé… !?Comment a-t-il pu réaliser en si peu de temps sans prendre dans les caisses de l’Etat ? Etant donné que, lui et sa famille n’avaient aucun moyen connu par le public avant cette nomination. C’est pour cela, en Guinée on fait son temps, celui de son fils et même celui de son petit-fils car il faut rester autant que possible pour profiter et démissionner est considéré comme un sacrilège contre le chef.

La société Guinéenne encourage la culture du vol, de la médiocrité et les clivages

Si c’est chaque famille, village, ou région qui pousse, leurs ressortissants à piller les ressources du pays qu’est ce qui sera fait pour le reste de la population ? Les organisations régionales, communautaires devraient se retirer de ces pratiques de diversion et cultiver la bonne conduite tout en respectant les règles et les lois de la république. Notre société est devenue très nocive et on ne fait rien pour l’améliorer. L’Etat est devenu la vache laitière des politiciens, des opportunistes véreux, où chacun individuellement prit, avec sa communauté, veut le beurre, l’argent du beurre et bientôt il n’y restera plus rien avec cette vache laitière. Les sois disant riches (arrivistes) sont les plus grands corrompus et corrupteurs dans notre pays. Ils refusent souvent de payer correctement leurs dues à l’Etat (taxes, imports, …) en ignorant par la mauvaise foi, le respect de la loi par le biais de la corruption.  D’ailleurs c’est avec ce libéralisme sauvage qui a occasionné à ses bandits à col blancs, qui sont assis dans les bureaux des institutions du pays qui parrainent ce vagabondage économique. Ils sont comme les petits voleurs dans nos marchés, à la différence ces derniers eux ils volent parce qu’ils ont faim.

Ces prédateurs économiques, mentent en longueur de journée a tout le monde y compris au peuple et manipulent les chiffres à leur guise et pour leur propre intérêt devant les bailleurs de fonds. Le plus souvent ; les données statiques ne sont vraies que quand cela les arrange ou quand ils ont quelque chose à y gagner. La situation de la Guinée est très alarmante et ce cercle vicieux sera difficile à arrêter car les institutions financières par exemple la Banque Mondiale, le Fond Monétaire International…) sont le plus souvent leurs complices pour maintenir nos pays dans leurs portefeuilles de misère. Nos économies seront toujours moribondes avec ces pratiques malsaines. Ils (les prédateurs économiques) volent l’argent du contribuable au quotidiens pour financer leurs projets personnels. Ils sponsorisent des organisations à caractère ethnique, régionaliste et politique pour toujours entretenir les clivages entre les citoyens vivant à l’intérieur et cela est en train d’affecter négativement ceux vivant à l’extérieur du pays. En plus les institutions de la république deviennent complices de ces organisations qui sont devenues le diviseur commun des guinéens car ne voulant plus promouvoir l’unité nationale du pays comme le stipule notre constitution.

Le comportement du guinéen analyse par les africains et le reste du monde

En Afrique en général et en guinée en particulier, la jeunesse n’est presque toujours pas une priorité et pourtant elle représente plus de la moitié de cette jeune population. Une formation professionnelle ou académique bâclée souvent qui ne répond plus aux exigences du marché d’emploi. Très défavorisée, cette couche très vulnérable tombe dans l’irresponsabilité, le proxénétisme, le mange mile et de façon éhonté. Au lieu de se former pour réussir à sortir notre peuple de la misère, on se plait dans les pratiques peu honorables pour survivre avec des miettes. En plus, les vices sont entrain de ravager la crème de cette couche (filles et garçons) a tous les niveaux de la société. De ce fait, beaucoup ne misent plus sur elle pour mieux relever les enjeux dans un avenir proche. D’ailleurs en Guinée l’espérance de vie qui varie entre (41 à 43 ans) est l’un des plus bas du continent. Ceci prouve qu’il y’a un handicap majeur et un défi à relever par la jeunesse.

Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, assez de paroles ont été entendues, trop de choses ont été écrites. Toutefois, nous sommes toujours au même niveau de sous-développement économique, mental, culturel…Partout ailleurs la formule pour réussir est sensiblement la même, c’est-à-dire chercher à donner le savoir et le savoir-faire, être intègre et aimer son peuple et son pays. Quand ces préalables sont réunis, la tâche serait plus facile pour organiser et guider les citoyens. En réalité, Le temps passe et la guinée prends de l’Age. Le monde avance à une allure qui sera très difficile pour les pays à faible économie de suivre la cadence des pays qui sont déjà puissants économiquement. Pour justifier cela, il faut rappeler que les pays n’ont pas d’amis. D’ailleurs le président Trump ne disait-il pas que :« l’Afrique c’est un ensemble de pays de merde » et pourtant la Guinée la Guinée fait partie de ces sois disant pays de merde où certains de ses amis viennent s’enrichir à travers la corruption. »

En revanche, le guinéen devait être respecte en Afrique et partout ailleurs. Les guinéens devaient être heureux chez eux, car ils ont tout dans leur pays. Mais puisque, au lieu de promouvoir la méritocratie, les guinéens sont tombes dans la démagogie, le culte de la personnalité, et ceci en contournant les valeurs humaines et sociales enseignes dans nos sociétés africaines. Si toutes fois on devrait se référer à elles, à mon avis elles se recoupent avec celles encouragées pour respecter la bonne gouvernance. A ce niveau nous voulons enfin que nos compatriotes dissocient avec la plus grande attention que « La compétence sans autorité est aussi impuissante que l’autorité sans compétence. » D’après Gustave Le Bon qui dira plus loin, que « Dans les assemblées politiques, le prestige du verbe domine généralement la compétence. » Es ce que dans notre pays, les chefs laissent les gens compétents travailler avec toutes les marges de manœuvre possibles ?

Cependant, le guinéen veut sortir de l’ornière à travers la facilite et les mauvaises pratiques ; or naturellement, chaque chose dans cette vie à un prix. Premièrement, nous devons tous lutter ensembles pour défendre les causes nobles, justes pouvant changer positivement notre manière de penser, de vivre en société dans la diversité dans notre pays, dans la sous-région, en Afrique et partout où on se trouve.

Ensuite, nous devons respecter les autres, en commençant par nos propres règles de conduite, afin que les autres nous considèrent et nous respectent en retour. Le monde est comme un village, puisque très lie par les problèmes de notre environnement, nos droits humains, nos économies, nos loisirs (le sport, la musique l’art), la technologie, le tourisme…

La Guinée se développerait vite, si et seulement si tous les guinéens acceptaient de se parler honnêtement en mettant en avant l’intérêt supérieur de notre pays. Nous voulons que notre pays soit plus attractif afin que les autres soient encourages à y venir vivre et investir. Nous voulons aussi que la diaspora guinéenne revienne au pays pour inciter ou contribuer à son développement a la base. Aider pour mieux sensibiliser sur les méfaits et les risques des migrations clandestines via les pirogues de fortune. Nous voulons que toutes les richesses du pays profitent à nos compatriotes d’abord. Nous voulons voir la Guinée a tous les rendez-vous au niveau mondial à travers le sport, la culture, la promotion de nos élites, de nos ressources du sol et du sous-sol. Nous voulons voir des touristes, des volontaires, des investisseurs, des organisations crédibles à nos portes pour échanger, nous former afin de mieux collaborer avec leur pays d’origine. Nous voulons que partout où se trouve un compatriote à travers le monde qu’il jouisse et bénéficie de toute la protection du pays d’accueil.

En conclusion, profitons de toutes les plateformes mises à notre disposition pour nous écouter en faisant connaitre nos besoins dans l’intérêt de nos populations. Ce droit nous est reconnu, donc saisissons le. Faisons connaitre la Guinée à travers le monde en adoptant les bonnes pratiques. Il ne faut plus attendre l’exemple d’Ebola pour que notre pays soit sur CNN, BBC, ou France 24. Parler du pays au jour le jour aura un impact positif et sera un stimulant qui nous obligera tous à travers nos cœurs et nos esprits de nous focaliser sur nos défis quotidiens. Ne plus tomber dans la facilité des dénonciations improductives, mais surtout être entre capable de formuler des propositions de solutions pertinentes et objectives. Eviter les débats de salon, pour ouvrir des plateformes là où il y’aura une certaine exigence pour respecter les opinions des autres. Lutter avec les idées et éviter de faire la lutte des « egos, des intérêts personnels, partisans ». Lutter pour notre peuple, notre pays pour sortir de la misère qui ne connait ni ethnie, ni village, ni région, ni race, ni religion. C’est pourquoi, Victor Hugo (1802-1885) disait que la misère : « est tout simplement un état d’extrême pauvreté, de privatisation des ressources nécessaire à la vie, donc c’est comme une violation des droits de l’Homme. » 

Abdoulaye Barry, Londres-UK

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