Il a promis de faire reculer l’Etat, j’allais dire, d’amener l’Etat à se dédire.
Il semble réussir ce coup d’éclat hyper-médiatique avec une vraie mise en scène ubuesque qu’accouche sa vraie-fausse assemblée générale dont on ne peut situer dans le temps. Tant tôt, elle a lieu le vendredi 25 janvier ou tant tôt elle a lieu la nuit du jeudi 24 janvier.
Aboubacar Soumah longtemps considéré par ses anciens collègues et par les autorités, comme un véritable paria, un semeur de trouble, un plaisantin, un opportuniste tout court en quête de notoriété et de légitimité, réussit à cause de la fébrilité de l’Etat, caractérisée par le disfonctionnement au sommet du même Etat, à s’extirper de ce conglomérat de maux, qui le brocarde on s’en rend compte, et qui le contraignait, le confinait plus tôt, à la clandestinité pour se faire une place au soleil.
Aujourd’hui, la donne change, au lieu qu’il soit ce grand usurpateur, il apparait plus tôt, comme étant celui à qui, on a usurpé un titre.
L’intervention du ministre conseiller à la présidence , qui a été pourtant sollicitée en vain dans d’autres dossiers, notamment, lors des moments de turbides qu’a connus la presse, le domaine où il est de plus attendu pour une relation apaisée entre cette dernière et les pouvoirs publics, notamment avec celui qu’il conseil, cette innervation de son excellemment Tibou Camara pour faire libérer les « syndicalistes » arrêtés à l’issue d’une assemblée interdite par les autorités, ressuscite bien Soumah et compagnie. Ceux-ci peuvent bien se bomber le torse pour avoir fait démentir l’Etat qui les considérait comme des hors-la-loi.
Loin de toute prétention visant à cracher sur une initiative qui mérite dans le contexte guinéen, une appréciation singulière, force est aussi de reconnaitre, que la même initiative déteint de la plus mauvaise des manières sur l’Etat qui s’avilit ainsi, à travers des paroles en l’air de nos dirigeants et les actes qu’ils posent et qu’on découvre plus tard, excusez de peu, « insensés », passionnés, par ce que, ces actes sont souvent, si non toujours mis en cause.
« L’Etat doit s’assumer et faire payer pour ses erreurs, à défaut il s’affaisse », soutiennent les grands dirigeants d’ailleurs.
En Guinée, l’Etat au contraire change au gré des situations, même pour des cas banals dont les solutions sont à portée de mains des simples citoyens.
La raison la plus éloquente pour justifier cette situation, conviennent les observateurs, est le fait que les décideurs ou le décideur, s’embrigade(nt) dans le trop-plein de calculs politiques et d’autres guidés par des politiques exhibitionnistes qui consistent à ramener à soi, les honneurs que suscitent des solutions clinquantes brandies.
A partir de l’instant, Aboubacar Soumah rentre dans l’histoire par la grande porte, et l’Etat est contraint désormais à poursuivre les négociations avec lui, par ce que se montrant incapable d’être jusqu’auboutiste .
Les syndicalistes, par ailleurs, qui s’arrosaient le privilège de vaincre le démon, sont drastiquement déboutés de leurs intentions et doivent désormais courber l’échine.
Lamine Mognouma Cissé