Alpha Condé part de la tête de l’Union africaine avec un bilan somme toute élogieux. C’est en tout cas l’avis de la plupart des habitués des sommets de l’UA et les exégètes de la politique africaine. Adepte d’une Afrique décomplexée, son dynamisme et sa volonté de faire changer la donne est appréciée. Pour exprimer ses pensées, il ne fait pas dans la dentelle…Autant dire qu’une méthode Alpha Condé est désormais imprimée à l’institution.
Cette méthode, il l’a rééditée ce 28 janvier en quittant la présidence de l’Union Africaine. Ne dit-on pas que l’habitude est une seconde nature ?
A la tribune, le président guinéen fait des infidélités à un discours-bilan soigneusement rédigé par sa mission permanente auprès de la Commission de l’Union africaine.
Parlant de son bilan, il reconnait un ‘‘parcours certes appréciable, mais qui n’est qu’une petite étape du long et complexe parcours nécessaire pour le développement de notre continent qui peine à émerger et à prendre son destin en charge, en vue de faire profiter à ses populations les bénéfices des immenses ressources de toutes natures dont notre continent regorge, et juguler la pauvreté, l’ignorance, l’analphabétisme, le chômage des jeunes, l’immigration, les conflits armés, le terrorisme et tous les maux qui gangrènent nos sociétés’’.
La migration des jeunes africains vers l’Europe notamment et l’éclatement au grand jour de l’esclavage sont pour lui ‘‘une première conséquence de la pression démographique qui requiert des actions fortes et ciblées’’.
Cependant, la jeunesse africaine, ‘‘impatiente et ambitieuse’’ veut des ‘‘actions fortes, concrètes et ciblées’’.
Et le président guinéen d’oser une autocritique peu usuelle chez ses pairs : ‘‘Nous devons faire face à nos responsabilités. Si nous critiquons nos partenaires, nous devrons reconnaitre que nous avons à jouer notre rôle. Si nous avions créé de l’emploi pour nos jeunes, ils n’allaient pas émigrer.’’
Une vérité de Lapalisse qui demande toute de même une petite précision pour signifier la sincérité des propos : ‘‘Nous ne sommes plus un syndicat de chefs d’Etats qui se protègent les uns, les autres. Nous sommes des chefs d’Etats responsables, qui ne reculent pas, reconnaissent leurs faiblesses ; et qui décident à les surmonter. ‘’
Le président guinéen restera encore dans les arcanes de l’UA parce qu’en tant que représentant de l’Afrique de Ouest, il a été désigné vice-président et rapporteur.
Ibrahima S. Traoré, envoyé spécial de guinee7.com à Addis-Abeba