La trop faible affluence des électeurs dans les bureaux de vote, pour les élections locales du dimanche 4 février 2018, n’a été que le résultat de l’échec cuisant du personnel politique dans son ensemble, et au premier chef, les ‘‘grands’’ partis politiques : Le RPG AEC et l’UFDG.
Cette situation, il faut le rappeler, est la conséquence d’une campagne électorale soporifique durant laquelle le parti au pouvoir a exhibé son arrogance et l’UFDG son impréparation. Et pourtant le parti de Cellou Dalein ne cessait de nous pomper l’air en faisant croire qu’il était prêt pour les élections et c’est le pouvoir qui, sciemment, les retardait. Pour avoir ces élections, le principal parti de l’opposition, n’hésitait pas à faire descendre dans les rues ses militants quitte à ce que ces derniers y laissent leur peau.
Pendant la campagne, par ignorance ou à dessein, nos politiques ont surestimé le rôle dévolu aux conseillers communaux pour mieux arnaquer les électeurs transformés en pigeons naïfs. Cette attitude indécente a permis d’occulter les vrais débats à même de changer le destin des populations. A la place, les Guinéens ont eu droit à du folklore de rue, à des énergumènes qui se trémoussaient, perchés comme des chauves-souris sur le capot des véhicules. Il fallait nous casser les tympans et danser pour développer nos communes urbaines et rurales : quel miracle ! Et tout le monde dans un élan aussi pathétique que révoltant a joué le jeu, sans mesurer les conséquences de tant de désinvolture.
Nos politiques – de pacotille -, « professionnels » ou occasionnels, fascinés par la foule, leurs foules, ont tous été entrainés dans une sorte de schizophrénie collective. Les gens qui votent, les vrais gens, comme dirait l’autre, ont apparemment décelé la supercherie en les sanctionnant, boudant simplement les urnes, dégoutés par tant de légèreté. Le disque bas de gamme est complètement rayé : les mêmes discours déstructurés, populistes voire démagogiques, les mêmes méthodes révoltent désormais le plus ignorant des Guinéens.
En définitive, le mérite de ces élections est sans nul doute d’avoir donné un signal de détresse aux partis politiques traditionnels qui les prenaient pour une jauge destinée à aborder les prochaines élections nationales. Ils en ont donc eu pour leur grade.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com