Ce vendredi 9 février, date commémorative de la disparition du grand écrivain guinéen Williams Sassine, le Centre international de recherche et de documentation (CIRD) a procédé à la remise des prix aux lauréats du Prix portant le nom de l’illustre homme de plume. C’était dans un réceptif hôtelier de la capitale Conakry, sous la présidence d’honneur du ministre des Sports, de la Culture et du Patrimoine historique, Bantama Sanoussy Sow.
De nombreuses personnalités du monde littéraire guinéen et international étaient présentes lors de cette cérémonie où le souvenir de l’initiateur de « La Chronique Assassine » a été rappelé par des témoignages tout aussi intéressants que vivants.
La fondatrice du CIRD, Safiatou Diallo, dans son allocution de bienvenue, a rappelé que Sassine mérite cet honneur qui lui est rendu avec ce prix portant son nom. Son centre se place résolument dans le soutien aux œuvres de l’esprit et à la promotion de la littérature. « Ce prix littéraire vise à encourager l’écriture, à valoriser la littérature guinéenne et africaine, tout en rendant hommage à l’auteur dont il porte le nom », a-t-elle déclaré.
Après l’allocution du ministre de la Culture, le président de l’Association des écrivains de Guinée, Lamine Capi Kamara, a salué cette belle initiative, et en a profité pour apostropher les autorités de ce pays, afin qu’elles daignent enfin célébrer les valeurs guinéennes de leur vivant, pour rompre avec cette manie guinéenne de ne fêter les gens que lorsqu’ils ont rendu l’âme, autour de leur cercueil, au Palais du peuple, lors d’un symposium.
Le Pr Djibril Tamsir Niane, qui a été le proviseur de Sassine au lycée de Donka, a lui aussi témoigné sur l’homme. Il a félicité les initiateurs de ce prix et a salué la veuve et les enfants et parents de Sassine présents.
Un autre témoignage, c’est de celui qui fut considéré comme le jumeau de Williams Sassine, le romancier Tierno Monenembo, grand prix de la Francophonie, qui à son tour interpelle les autorités guinéennes pour que les noms des rues, des places et des établissements scolaires et universitaires portent les noms des Guinéens qui se sont distingués aussi bien dans le passé que dans le présent.
Le journaliste et ancien ministre, Justin Morel Junior, terminera la série des témoignages, en rappelant que c’est lors d’une émission à la Télévision nationale, au retour d’exil de Sassine, qu’il inspirera à l’auteur le titre de son roman Le Zéhéro n’est pas n’importe qui…
Le jury du prix, présidé par l’Ivoirienne Véronique Tadjo, grand prix littéraire d’Afrique noire 2005, aura reçu au total 64 nouvelles, venues de Guinée et d’ailleurs ; des textes de 10 à 20 pages, allant d’une citation de Williams Sassine : « On a tellement de réalités qu’on n’écrit pas avec l’imagination […] Il suffit d’ouvrir sa porte, il suffit de faire cent mètres dans la rue pour que vous voyiez des choses qui défient l’imagination ». Signalons parmi les membres du jury le patron du groupe de presse Le Lynx-La La Lance, Souleymane Diallo, le journaliste français Olivier Rogez, la journaliste guinéenne Hawa Camille Camara, le cinéaste guinéen Gahité Fofana, Laïla Diallo, bibliothécaire du CCFG.
C’est le jeune Alpha Alimou Sow qui a remporté le premier prix qui consiste en un chèque de 500 euros et un séjour à Abidjan, pour assister au Salon international du livre, au mois de mai prochain.
Un recueil des quatre nouvelles primées et d’une dizaine d’autres nouvelles parmi les meilleures sera édité en collaboration avec les éditions Harmattan Guinée.
Signalons que cette activité s’est située dans le cadre de Conakry capitale mondiale du livre, dont le commissaire général, Sansy Kaba Diakité, était présent à cette cérémonie.
Dans ce même cadre, l’annonce a été faite d’une conférence sur le dernier livre de Véronique Tadjo et le premier d’Olivier Rogez, animée par Bachir Tamsir Niane, assistant à la faculté des Lettres, le samedi 10 février 2018, à partir de 10 heures, à l’université de Sonfonia.
DTN pour guinee7.com