Censure

« La gouvernance est malade et l’opposition est beaucoup plus préoccupée à la tenue des élections… » (Grande interview Mouctar Diallo des NFD)

Le président du parti, les la Nouvelles Forces Démocratiques (NFD), s’est prononcé, dans une interview accordée à la radio City fm, dans l’émission « A vous de convaincre », sur l’affaire du 22 janvier 2007. L’honorable Mouctar Diallo a aussi répondu à diverses questions concernant l’actualité socio-politique de notre pays.

M. Diallo, on vous a vu très actif lors de la grève générale, déclenchée par l’inter centrale, l’USTG – CNTG, en 2006-2007. Une journée désormais noire dans l’histoire de ce pays s’est produite, c’est la journée du 22 janvier 2007. Est-ce que cela vous rappelle sans doute des choses, parfois terribles. Qu’est-ce que vous pouvez nous en dire ?

Mouctar Diallo : des tristes souvenirs bien sûr. Ces événements sont toujours gravés, de façon indélébile dans ma mémoire. Ces jours, parce que avant le 22 Janvier, après le 22 janvier, il y’a eu d’autres assassinats auxquels nous avons assisté et nous avons échappé de justesse par la grâce de Dieu. Bien sûr, ce sont des événements qui ont marqué un tournant remarquable dans ce pays, qui avait vu la prise de conscience se généraliser. Des Guinéens par la construction, ou par l’éveil d’une opinion publique, ont exigé un changement suite au constat de mal gouvernance qui, avait entraîné la précarité, qui avait mis le pays dans une situation inacceptable. En ce moment, moi j’étais acteur de la société civile, j’étais le président d’une ONG qu’on appelait  »jeunesse optimiste guinéenne  », ensuite président d’un réseau d’associations d’ONG de jeunes qu’on appelait RAJGUI (Réseau Afrique Jeunesse de Guinée) et coordinateur national des jeunes de la société civile guinéenne. À l’époque, Dansa Kourouma, actuel président du CNOSCG était mon adjoint. Donc, nous étions un groupe de jeunes très engagés, qui étaient donc au niveau du CNOSCG et nous avons participé avec les aînés, parmi lesquels je cite, feu Ben Sekou Sylla, feu Naby Diakité, feu Thierno Aliou Diaouné, feu Dr Ibrahim Fofana, etc.

Donc, c’est nous qui avions, à l’époque, décidé d’organiser ces mouvements de contestations et de protestations, pour aboutir à un changement. Un changement pour la démocratie, pour l’état de droit, pour le progrès dans ce pays. Malheureusement, le régime à l’époque s’était inscrit dans la logique de répression sauvage, contre des citoyens qui étaient désarmés, qui voulaient un changement. Je me limite simplement à la marche du 22 janvier, que nous avions très bien préparée. Donc, si beaucoup pensent c’était spontané mais ce n’était pas spontané. Il y avait un travail de fond qui était fait et notre mouvement de l’époque, le forum des jeunes de la société civile, avait mis en place un dispositif pour une sensibilisation, pour une mobilisation des jeunes de tous les horizons. On a fait un travail de fond dans les quartiers, dans les secteurs, dans les endroits qui étaient très difficiles d’accès. On était là pour mobiliser les Guinéens, surtout les jeunes. C’est ce qui nous avait permis d’organiser une marche jusqu’au pont 8 novembre, où il y avait un barrage infranchissable des militaires.

Justement, avant de parler de cette répression qui a marqué cette journée du 22 janvier 2007, vous parlez de mobilisation que vous avez réussie. En fait, c’était quoi le secret de cette mobilisation puisqu’aujourd’hui, beaucoup ne croient pas une quelconque entité capable de mobiliser tous les Guinéens comme ce fut le cas le 22 janvier. Étant donné les cloisonnements politico-ethniques qui sévissent actuellement sur la scène nationale ?

Mais qui était moins prononcé à l’époque, à vrai dire, le terrain était fertile en ce moment. La misère généralisée, la frustration aussi qu’on constatait suite à des actes de mépris et d’arrogance de la part des gouvernants. Je pense que la situation était favorable à un soulèvement populaire. Rappelez-vous que toute la Guinée s’était mobilisée en dehors de deux ou de trois préfectures, qui sont proches du président Lansana Conté. Donc, la situation des violations graves des droits humains, la situation de précarité et d’extrême pauvreté et aussi une société civile qui était forte à l’époque ont permis de bien mobiliser les gens.

Il y avait aussi des leaders qui étaient forts et visionnaires. On a profité de cette situation, avec l’appui des partenaires qui œuvraient pour l’émancipation. Je pense qu’il y’a un ensemble d’éléments qui avaient contribué à créer des conditions favorables de soulèvement de ces Guinéens. Je rappelle qu’il y avait encore une organisation de fond qui était là, même si elle n’était pas visible.

Cela fait 11 ans maintenant, depuis 2007. Est-ce que le contexte de frustration et de paupérisation généralisée qui sévissaient n’est pas le même aujourd’hui ? qu’est-ce qui a changé ?

Je pense qu’il y’a une différence, même si elle n’est trop importante. Parce qu’à l’époque, rappelez-vous du général Lansana Conté, il dirigeait la Guinée comme s’il était dans sa famille. Il n’avait aucune considération des textes de loi, qui disait même que la justice c’était lui. Rappelez-vous d’ailleurs, l’acte qu’il avait posé, quand il est parti lui-même à la maison centrale, pour libérer Mamadou Sylla et Fodé Soumah. Reconnaissons quand même qu’il y a une différence en terme de gouvernance. À l’époque, je pense qu’il y avait un mépris qui était trop flagrant de la part des gouvernants, surtout du président de la République.

Peut-être que certains ajouterons à ces ingrédients, la clanisation de l’administration, du gouvernement face à un président très malade, et qui passait le plus clair de son temps dans son village à wawa. Au palais présidentiel, toute situation qui a livré ce pays à ces clans, qui en profitaient comme bon leur semblait ?

La lecture est correcte. À l’époque, ce n’était même pas le président qui gouvernait, ce sont des clans qui se rivalisaient de pratique, d’intérêt, de détournement, de népotisme, de clientélisme etc. Donc, c’était vraiment intenable.

Mais les sacrifices consentis par les populations de la capitale et de l’intérieur du pays, à cette époque, se sont avérés, quelque part, vains. Puisque, le président Conté a pu reprendre la main, en évinçant son premier ministre de l’époque. Le premier ministre qui avait été nommé à l’issue des accords du 27 janvier, Lansana Kouyaté. N’est-ce pas M. Diallo ?

Oui absolument, il faut le dire sans ambages que ceux qui sont venus après ces mouvements n’ont pas été à la hauteur. Ils n’ont pas su capitaliser. C’était l’an fort des populations guinéennes. Des mouvements grâce auxquels il y avait eu ces changements. Je me rappelle que le président Conté était obligé de nommer un Premier ministre, chef du gouvernement. Il ne voulait pas mais nous l’avons contraint. J’étais l’un des acteurs majeurs, justement qui ont obligé le président Conté de nommer un Premier ministre, chef du gouvernement. Mais je dis vraiment que c’est dommage, parce que le sacrifice était énorme, il y avait une masse d’hommes au pont 8 novembre. Les militaires armés jusqu’aux dents, comme si nous étions dans une guerre, ont ouvert le feu, ont tiré à bout portant sur des manifestants pacifiques qui même chantaient l’hymne national de la Guinée. Et je rappelle que, jusqu’au pont 8 novembre, la marche était pacifique, puisque dans l’organisation nous avions prévu des ceintures de sécurité pour empêcher qu’il y ait des débordements.

Après avoir tiré sur les gens, les militaires ont pourchassé des manifestants jusque dans le cimetière de Cameroun pour les abattre à bout portant. Ce qui c’était passé ce jour-là était indescriptible. Malheureusement, ceux qui sont venus après n’ont pas su capitaliser. 

Est-ce que la société civile à l’époque avait établi un bilan des victimes ?

Non, il n’y a pas de bilan, ça je peux vous le confirmer.  On a été témoin de cette boucherie, beaucoup sont morts après aussi suite à des graves blessures. Quand les militaires ont ouvert le feu sur les manifestants, certains même pour s’échapper ont pris la mer carrément. Je me rappelle, il y a une image qui me reste toujours gravée, que je n’oublierai jamais et qui me revient souvent. À l’époque on avait un groupe, qui avait pris beaucoup de risques, le pouvoir était devenu extrêmement furieux, c’était comme un lion blessé. Je me rappelle à l’époque, nous avons voulu mettre ces massacres à la place publique, pour que l’opinion internationale soit informée du degré de massacre que nous vivions à l’époque. Nous, nous sommes arrangés avec beaucoup de subtilités, beaucoup de stratégies que je ne décrirais mais en tout cas l’objectif était qu’on ait accès à la morgue de Donka, pour voir justement les corps qui étaient entachés les uns sur les autres. Nous étions un petit groupe, et je rends hommage à Ibrahima Penan Diallo, paix à son âme, qui n’est plus de ce monde. Justement c’est lui qui était chargé de prendre les images. Nous avons réussi par des moyens très contournés à accéder à la morgue. Alors quand nous sommes entrés, quand nous avons vu la scène macabre, d’horreur, des corps entachés qui puaient, non seulement, on ne pouvait pas respirer longtemps mais aussi l’horreur qu’on a vu à paralyser Péna au point qu’il n’a pas pu prendre les images. Après tous les efforts et tous les risques que nous avons pris pour avoir ces images, quand nous étions devant cette scène, Péna tremblait, l’appareil est tombé et il a vomi. Nous, nous sommes arrangés pour sortir très rapidement, pour disparaître. Donc c’était pour vous dire que le sacrifice était énorme.  

Justement, certains étaient tellement déçus que pour eux, c’était tout ça pour rien?

Oui, ceux-là peuvent bien le dire parce que, il faut bien reconnaître que cet appel au changement n’a pas été bien entretenu et mené jusqu’au bout. Après il n’y a pas eu de changement. Après, Conté a repris la main et même a limogé après le premier ministre chef du gouvernement, Lansana Kouyaté, qui, par la force des choses, n’ayant pu capitaliser cet élan national.  

On reproche aujourd’hui à la classe politique d’avoir passé par pertes et profits ces énormes sacrifices des peuples de Guinée. Vous, en tant qu’acteur politique, qu’est-ce que vous faites pour que les victimes ne tombent pas dans l’oubli et que justice puisse se faire un jour ?

Malheureusement, je pense qu’on n’en fait pas assez, la classe politique et la classe sociale. Je pense que nous oublions les victimes. Si on utilisait la même énergie qu’on utilise pour exiger le tenue des élections, pour aussi exiger qu’on mette fin à l’impunité dans ce pays, que justice soit rendue et que lumière soit faite sur tous ces crimes, je pense que les lignes auraient bougé. On ne serait pas dans cette situation qui fait que jusqu’à présent, ces bourreaux sont là, ils ne sont pas sanctionnés. L’impunité est garantie par les gouvernants, c’est ce qui favorise d’ailleurs la répétition des crimes. Je suis absolument sûr, si la justice était rendue, pour ces crimes de janvier 2007, il n’y aurait pas eu le 28 septembre 2009. On a banalisé l’être humain dans ce pays. C’est ce qui encore une fois montre que la gouvernance est malade et l’opposition qui doit servir de contre-pouvoir, je pense est beaucoup plus préoccupée à la tenue des élections, peut-être même pour occuper des postes, gérer des intérêts personnels et partisanes que de combattre pour des valeurs.

D’ailleurs, si vous faites le bilan de l’action parlementaire, les députés de l’assemblée nationale, vous verrez qu’il y’a eu peu de combats sur les valeurs. Mais plutôt, on se bat pour défendre des intérêts particuliers. Au lieu qu’on se batte pour qualifier l’institution parlementaire, en terme de renforcement de sa capacité de contours des relations du gouvernement, pour lui permettre de mieux jouer son rôle de contre-pouvoir, plutôt on s’est battu pour l’augmentation des postes au bureau de l’assemblée nationale. De quatre vice-présidents, on passe à 6 vice-présidents.

Pour certains, les événements de janvier-février 2007 sont pris à la légère par rapport au massacre du 28 septembre 2009. Est-ce que c’est le sentiment que vous avez et quelle est la grille de différence entre ces deux événements ?

Bon, je pense que tous ces crimes sont pris à la légère. C’est parce que les crimes du 28 septembre sont ressentis et avaient bénéficié de beaucoup de médiatisation de la communauté internationale. La scène était encore extraordinaire, qu’on viole à série et à ciel ouvert des femmes dans un stade fermé. Ce qui ne représentait aucun risque pour le régime. Qu’on abatte des gens à bout portant.

La seule différence majeure entre ces deux crimes, c’est le viol des femmes. Je pense que cela a donné un cachet beaucoup plus grave à ces événements en considérant les valeurs occidentales. Je me rappelle à l’époque qu’il y avait une diplomate d’un pays occidental qui était là. Cette diplomate juste après les faits m’a appelé, elle avait beaucoup confiance en moi. Elle m’a dit, écoute, j’ai appris que des femmes ont été violées au stade et elle me dit, mais attend Mouctar je te fais beaucoup confiance, prend ton temps avant de me répondre. Ta réponse aura des conséquences extrêmement graves. Je dis oui, je confirme qu’il y a eu viol parce que j’y étais et j’ai vu cette scène. Après ma confirmation, elle a raccroché son téléphone.

La Guinée est à l’épreuve des centrales syndicales à travers le SLECG, dont nous avons à la manette M. Aboubakar Soumah. Ce 2 et 3 février 2018, M. Aboubakar Soumah a été entendu par la gendarmerie régionale de Conakry, au niveau de la mairie de Dixinn, parce que le SLECG a malgré tout tenu son congrès et lequel congrès a plébiscité M. Soumah comme secrétaire général du SLECG ?

Oui, au niveau du NFD, nous observons cela avec inquiétude. Parce que c’est quand même des faits ou des événements qui impactent sur le système éducatif de la Guinée, qui pour le NFD est extrêmement important.

Nous demandons que la sérénité règne dans le syndicat des enseignants. Aujourd’hui c’est vrai, M. Aboubacar Soumah semble être écouté par une bonne partie des enseignants. Simplement parce que ceux-là ont l’impression qu’il défend leurs intérêts.

C’est pour quoi ceux-là se mettent derrière lui et avec lui et soutiennent ses positions.

Je pense que le gouvernement doit en tenir compte, parce que comme on me dit c’est une question de rapport des forces au-delà des textes, au-delà de la légitimité et de la légalité. Il faudrait qu’il y ait un dialogue pour sortir de cette impasse mais sans mettre au côté les lois. Donc un dialogue dans le respect des lois pour trouver une solution à ces problèmes qui perdurent et nous ne souhaitons pas que les cours soient perturbés à nouveau. On sait déjà que le système éducatif guinéen ne se porte pas bien. Il est déjà affecté par le premier mouvement, qui a occasionné un retard dans le déroulement des programmes. Nous allons vers la fin d’année, vers les examens, donc il ne serait pas bien qu’il y ait des nouvelles perturbations au risque d’affecter la formation des élèves et des étudiants.

Est-ce que vous ne pensez pas que le refus du gouvernement d’entendre raison, ne puisse conduire à un enlisement de la situation, quand on sait que Soumah qui est aujourd’hui celui qui passe pour être le leader syndical le plus légitime aux yeux de ses camarades, qui se sont mobilisés fortement pour son élection, soit inquiété par les forces de sécurité ?

Oui, je pense que le gouvernement est en train de mal gérer problème. Parce qu’encore une fois, le dialogue doit être l’instrument de gouvernance. Je pense que pour que le gouvernement soit à l’écoute de l’ensemble des acteurs de l’avis national, que le gouvernement doit être à l’écoute du peuple, qu’il puisse anticiper même sur des problèmes…

Même si le gouvernement, techniquement, est dans l’impossibilité de satisfaire à cette demande financière, cela peut aussi arriver. J’ai entendu quelqu’un faire une comparaison des salaires des travailleurs de quelques institutions et les enseignants. Je pense qu’il faut avoir la bonne pédagogie pour faire comprendre à ces gens, donner 100 personnes ou à 200 personnes des salaires importants, se diffère de donner ces salaires à des dizaines de milliers de personnes. L’État aussi a ses contraintes, surtout nous avons un pays qui n’est pas riche. Je pense que c’est ça aussi le rôle de l’État et du gouvernement en particulier. C’est de pouvoir écouter, c’est de pouvoir expliquer, anticiper sur les problèmes. Les syndicats sont quand même des personnes intelligentes, même si elles sont liées par des intérêts personnels et c’est légitime aussi.

Je pense que, ils ont comme impression d’être maîtrisés par les gouvernants, nous avons actuellement besoin d’une stabilité, que les investisseurs viennent investir chez nous, pour que cela booste l’économie et crée des emplois en vue d’améliorer les conditions de vie des populations. Nous avons besoin de la stabilité, nous avons besoin de la sécurité et tout cela dépend du gouvernement, sa manière de gouverner.

On doit sortir de cette crise. À mon avis, l’État a tous les moyens, les moyens matériels, les moyens financiers, les moyens institutionnels. L’État gère les ressources du pays, il doit aussi gérer efficacement les problèmes des Guinéens de tous les bords.

D’ailleurs au niveau de notre parti, le NFD, nous en faisons une priorité. C’est pourquoi moi à l’assemblée nationale, j’ai dit que je ne voterais pas un budget tant qu’il ne prévoit pas au moins 20% des moyens de l’État affectés au secteur de l’éducation. Depuis quelques années, je refuse de voter ce budget. D’ailleurs que je considère comme étant un mauvais budget, qui n’est pas favorable au développement du pays. C’est un budget qui permet facilement de détourner des fonds.

On se transporte du côté de Addis Abeba, où Alpha Condé doit passer son témoin de président en exercice sortant de l’UA à son homologue Paul Kagamé du Rwanda. Quel bilan dresseriez-vous de la présidence d’Alpha Condé à la tête de l’Union Africaine, M. Mouctar Diallo ?

Bon, peut-être que je ne pourrais pas dire suffisamment des choses en terme de réalisation. Parce que je ne fais pas une lecture nette de tout ce qu’il peut présenter comme bilan. Moi, je voudrais bien écouter son discours, son discours bilan pour faire une appréciation.

Il faut reconnaître que sous son magistère, l’Union Africaine a eu plus de visibilité dans le monde. Nous constatons qu’il était présent à tous les grands rendez-vous de ce monde. Je ne sais pas qu’est-ce qu’il disait là-bas, ou quel était son poids dans les discussions lors de ces sommets ou de ces grandes rencontres internationales.

Dans le cadre de l’Union Africaine, nous avons pu constater une certaine visibilité, et peut-être même un effort d’aller vers un discours relativement harmonisé des pays de l’Afrique.

Plusieurs fois on disait qu’il faudrait que l’Afrique justement parle d’une même voix et je pense qu’il y’a eu beaucoup de réunions et de concertations internes entre Africains.

Sans dire qu’il a fait un bilan positif, parce que comme je viens de le dire, je n’ai pas d’éléments suffisants en terme de bilan mais je voudrais bien voir le bilan qu’il a présenté pour faire une analyse.

Mais ce que je peux dire à l’instant, nous avons constaté une Union Africaine plus visible et peut-être avec un discours de plus en plus unifié.

Mais encore pour moi le discours ne suffit pas. Il ne suffit pas de dire que nous les Africains, nous ne voulons plus d’une immixtion dans les affaires internes. Écoutez c’est trop naïf. Au-delà des discours, il y a les faits. Tant que l’Afrique est pauvre, l’Afrique va subir justement le dicta de l’occident, ça c’est une réalité.

Mais en fait, au-delà de la visibilité même de l’Union Africaine, il y a aussi la visibilité de la Guinée. Parce que partout où M. Alpha Condé va, il a emporté au bout de se semelle la Guinée. Quand je suis à l’extérieur, et ça me choque souvent, quand je dis que je suis de la Guinée, ils disent de la Guinée Bissau? C’est incompréhensible que même la Guinée Bissau soit mieux connue que la Guinée. Je pense qu’il y a un problème.

Propos recueillis par Mamadou Alpha Baldé (Le Démocrate) 

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