Ce lundi 19 février, les débats dans le procès sur l’assassinat de dame Aïssatou Boiro, ex-directrice nationale du Trésor, se sont poursuivis au Tribunal de première (TPI) de Dixinn. Au cours de cette audience, le nom du général Mohamed Gharé, ex-directeur de la police nationale et actuel gouverneur de Kankan, a été cité par un des présumés assassins, nommé Mohamed Sankhon.
Selon cet accusé de nationalité léonaise, le général Mohamed Gharé l’aurait soumis à la torture, pour lui faire dire des aveux allant dans le sens d’une inculpation du général Ibrahima Baldé, haut-commandant de la gendarmerie nationale.
Suite à ces révélations, les avocats de la défense ont aussitôt sollicité la comparution du gouverneur de la ville de Kankan en tant que témoins, lors de la prochaine audition. « Mon client affirme qu’il a été torturé ; parmi ses tortionnaires, il a cité le général Gharé. Il se trouve que ce dernier ne faisait pas partie de la commission d’enquête. Pourquoi son nom dans cette affaire? Qu’il vienne s’expliquer, qu’il apporte sa version des faits. Pourquoi est-il lié à ce dossier? Et tant d’autres questions », a soulevé Me Mohamed Abou Camara.
Pour appuyer cette même idée, Me Salif Béavogui de la partie civile, déclare : « Tout le long des débats, vous avez suivi l’insistance de l’accusé, de voir le général Gharé comparaitre à la barre du tribunal. L’accusé est parti jusqu’à dire qu’il ne parlera pas tant que le général Gharé n’est pas dans la salle. Nous, avocats de la partie civile, rejoignons ceux de la défense pour appuyer la demande de l’accusé sur la comparution du général Gharé ».
Par ailleurs, le tribunal a rejeté la demande des deux parties, en raison du fait qu’il faut d’abord entendre les accusés avant les témoins, et la prochaine audience a été renvoyée pour le 12 mars prochain.
À rappeler que l’ancienne directrice du Trésor national, Dame Aïssatou Boiro, a été assassinée le 12 novembre 2012, alors qu’elle rentrait du travail.
Mohamed Kaba Soumah pour Guinee7.com