De passage, ce mardi 27 février, chez nos confrères de la radio Espace FM, dans l’émission Les Grandes Gueules, le chef de file de l’opposition et président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Elhadj Cellou Dalein Diallo, a répondu à plusieurs questions ; notamment à propos du comportement que devrait adopter le président de la République face aux revendications du SLECG, et il a de passage, signifié son « admiration » pour Aboubacar Soumah.
« Le problème avec les institutions, c’est que rien ne peut se régler en dehors du président de la République ; regardez le cas Soumah, c’est un syndicaliste, les institutions ne peuvent pas fonctionner. Rien, rien, les institutions ne peuvent pas fonctionner ; Alpha Condé a tous les pouvoirs, personne ne peut prendre une décision, il faut qu’il reçoive les syndicalistes. Je dois saluer le courage et la persévérance de ce syndicaliste Soumah, pour lequel j’ai beaucoup d’admiration, mais que je n’ai jamais rencontré ; aujourd’hui, il faut que le président le reçoive pour négocier. Pour que les institutions marchent, il faut que M. Alpha Condé dise que ça marche. Lorsqu’un citoyen est tué, si Alpha Condé ne dit pas qu’il faut des enquêtes, il n’y aura pas d’enquêtes, alors que la loi donne mandat, fait obligation à la justice, aux officiers de police judiciaire, de déclencher, de mener des enquêtes, quand un citoyen est tué. Or, jusqu’à présent, ces policiers et gendarmes qui ont tué, bénéficient d’une impunité totale, parce qu’ils travaillent pour Alpha Condé ».
Avant d’ajouter, par rapport au comportement du gouvernement, suite aux nombreux cas de décès enregistrés lors des manifs : « Il faut travailler pour la Guinée ; nous avons tous le souci du développement de la Guinée, mais est-ce que sans la justice, sans le respect des droits humains, on peut continuer à travailler ? Tous les jours, on tue un militant de L’UFDG, quatre-vingt-dix. J’ai assisté à 80 enterrements depuis que Alpha Condé est au pouvoir, jamais aucun d’eux n’a eu droit à une enquête, à la justice, à une sanction administrative vis-à-vis d’un politique. Je n’ai plus rien à dire aux gens. Avec toutes les dispositions légales, jamais M. Alpha Condé n’a voulu ouvrir une enquête à la suite d’un décès, jamais le gouvernement n’a compati, comme si ces gens n’étaient pas des citoyens. On ne peut pas continuer à dire travaillons, en exhortant les gens à la paix, en rappelant les avantages de la paix, lorsqu’on brime les citoyens, lorsqu’on leur ôte le droit à la vie, lorsqu’on leur vole leurs suffrages ».
Pour terminer, Cellou Dalein réitère que « cette fois-ci, on n’acceptera pas, tant que nos revendications légitimes et pertinentes ne seront pas satisfaites ».
Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com