Débutée ce mercredi aux environs de 11h, dans la salle des actes du Palais du peuple, c’est à 19h que la première journée des négociations entre les dissidents du SLEECG, conduits par Aboubacar Soumah et la délégation gouvernementale, représentée par notamment, le ministre d’Etat conseiller, conseiller personnel du président de la République, Tibou Camara, le ministre du Budget, Mohamed Lamine Doumbouyah et le Médiateur de la République, Mohamed Saïd Fofana, a pris fin avec une timide évolution.
Alors que le point sur gel du salaire de Aboubacar Soumah a été résolu. Les syndicalistes ont voulu vaille que vaille que l’Etat leur paye immédiatement les 30% sur 40% d’augmentation de salaire promis (les 10% ont été payés ce mois-ci) ; ce malgré des explications détaillées du ministre du Budget, Mohamed Lamine Doumbouya, sur l’incapacité du budget à supporter immédiatement le paiement de ces 30%.
Faisant le point sur cette première journée de négociation, Aboubacar Soumah a indiqué que : « pour ce qui concerne la levée de la suspension du salaire il a été signifié et notifié par le gouvernement que cela est déjà résolu. Et que demain matin (jeudi 1er mars, un acte y afférant sera présenté ici dans la salle des négociations. En ce qui concerne le maintien de la valeur du maintien du point d’indice à 1030, pour son paiement intégral, c’est sur ce point que nous ne nous sommes pas entendus encore. Ce matin lorsque nous avons commencé les négociations, nous avons tenu mordicus que ce point est non négociable, les deux premiers points sont non négociables, malgré qu’ils ont essayé de déballer les problèmes liés au budget et du fait que le budget ne pourrait pas supporter ce paiement conformément à ce que nous avons demandé, nous nous avons exigé conformément à la lettre que nous avons adressée au chef de l’Etat que ce point est non négociable, ce qui a fait l’objet d’une suspension. A ce jour, nous disons que les 40% sont non négociables et que seul le paiement de ces 30% nous amènerait à suspendre la grève. »
A son tour, Tibou Kamara, négociateur en chef du gouvernement a estimé que : « Le dialogue continue, il y a eu des avancées, puisque chacun est conscient qu’il faut mette au-dessus de tout le monde, la Guinée. Le plus important c’est comment faire en sorte que les enfants de Guinée reprennent le chemin de l’école, comment faire en sorte que les enseignants qui ont fait ce mouvement de grève reprennent confiance dans le gouvernement à ce que la concertation continue autour d’un acquis, parce que les 40%, je rappelle c’est un acquis pour eux, il ne s’agit pas d’une négociation nouvelle, les 10% déjà ont été payés à la fin de ce mois de février, donc les discussions tournent autour des 30%, les modalités et les échéances de paiement. »
Optimiste, il a ajouté que : « nous comprenons l’inquiétude des enseignants, nous sommes sensibles à leurs revendications, mais comme on l’a dit, malgré toute la bonne volonté du gouvernement, il y a aussi des limites liées à l’application intégrale et immédiate de cette mesure. Cette limite réside dans les difficultés de trésorerie que l’Etat rencontre, mais également dans les accords et les engagements que nous avons avec nos partenaires, notamment le FMI et la Banque mondiale, donc concilier tous ces impératifs, comment parvenir à faire comprendre à chacun qu’il y a ce que nous voulons et puis il y a ce que nous pouvons. Je pense que nous faisons du progrès et surtout l’esprit de dialogue et de concertation qui caractérise toutes les parties aideront à surmonter tous les obstacles qui se dressent aujourd’hui sur le chemin d’un accord d’une sortie de crise. Déjà nous nous félicitons que la mesure de suspension de salaire de M. Aboubacar Soumah ait été prise en compte avec le rappel qu’ils ont sollicité pendant la période de suspension de ce salaire. Je signale que cela fait partie des points qui nous ont été soumis. Sur les deux points, il y a la mesure individuelle qui concerne M. Aboubacar Soumah et maintenant la discussions sur le paiement des 30% qui restent des 40% acquis dans le cadre des efforts que le gouvernement a eu à consentir pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants de notre pays.»
Mohamed Saïd Fofana, Médiateur de la République a estimé, lui, que : « les choses se passent bien à notre entendement, il faut dire que c’est une très bonne chose puisque les deux parties ont accepté de se rencontrer, cela est un acquis. Les positions d’hier ont bougé. Nous espérons que la nuit va porter conseil et que demain ou dans les heurs à venir, les choses peuvent changer et que l’on puisse aboutir aux résultats que nous attendons de lever la grève pour que les enfants retrouvent les classes. »
A noter que les négociations reprendront ce jeudi à 11h dans la salle des actes au Palais du peuple.
Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com