Au cours d’un entretien qu’elle a accordé à la rédaction de Guinée7.com, ce jeudi matin, la présidente du bureau politique des femmes de l’Union des Forces Républicain (UFR), l’Honorable Hadja Aissata Daffé, a donné ses sentiments par rapport à la célébration de la journée du 8 mars, en Guinée cette année. Selon elle, cette fête devrait être délocalisée vers les femmes rurales, en fonction du thème principal qui est « l’autonomisation des femmes des zones rurales ».
En effet Aissata Daffé déplore tout d’abord le fait que cette fête tombe sur une crise sociopolitique dans le pays ; « dire que nous fêtons pendant que ça fait pratiquement un mois que nos enfants ne vont pas à l’école et c’est une période postélectorale avec tous les conflits qui s’ensuivent. Moi, je crois que c’est vraiment dommage qu’on fête dans ces circonstances-là ».
Et de poursuivre : « Mais ce qui est surtout regrettable de par le thème de cette année, parlant de l’autonomisation des femmes des zones rurales et qu’on se trouve dans les urbaines en train de fêter, les femmes des zones rurales dont on parle ne savent même pas s’il y a une fête aujourd’hui, alors qu’on devait délocaliser et aller vers elles, pour comprendre exactement ce qu’elles traversent, ce qu’elles vivent, et apporter notre contribution à leur épanouissement ».
« Tout ce qu’on a investi pour donner des uniformes aux femmes, si on se déplaçait pour aller vers ces femmes des zones rurales qui produisent et assurent notre sécurité alimentaire, on aurait beaucoup apporté à ces femmes-là, par rapport à ces millions qui se dépensent aujourd’hui dans la zone urbaine de Conakry. Ces montants pouvaient être attribués à ces femmes, pour leur permettre de fructifier encore de plus les activités génératrices de revenu qu’elles sont en train de mener. C’est aujourd’hui le lieu d’aller vers ces femmes, leur accorder des crédits, des subventions, afin de leur permettre de continuer leur travail ; c’est à cela que moi je pensais quand j’ai vu le thème, même si tel n’est pas le cas aujourd’hui » a-t-elle ajouté.
La présidente des femmes de l’UFR s’est également exprimée sur la manifestation hier des femmes sur l’autoroute Fidel Castro pour la reprise des cours dans les écoles. « En tant que mère de famille je les comprends, vous vous imaginez un père de famille ou une mère de famille qui paye la scolarité de ses enfants pendant toute une année et que l’enfant se retrouve à la maison. Pour cette année déjà ça nous faire 2 mois pratiquement, vous vous imaginez si l’année scolaire s’arrête au mois de mai, parce que la rentrée a été remmené au mois de septembre pour que la fermeture se fasse au mois de mai. Les enfants auraient perdu deux mois dans l’année, c’est déjà une grande perte et c’est un souci pour une mère de famille ».
« Je les comprends, elles n’ont pas manifesté pour le simple plaisir de manifester, mais c’est qu’elles ont vraiment le souci de l’avenir de leurs enfants et qu’elles veulent que le gouvernement et le syndicat s’asseyent autour de la table pour parler et trouver une solution, afin que les enfants retrouvent le chemin de l’école » a conclu Aissata Daffé.
Mohamed Kaba Soumah pour Guinee7.com