Conakry, le 11 Avril 2018 : La menace de l’avancée de la mer sur l’île Kaback n’est « pas seulement un problème agricole » a estimé mardi le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, Dr N’Famara Conté, à la tête d’une délégation pluridisciplinaire qui s’est rendue dans cette localité en compagnie de la coopération hollandaise qui aide la Guinée à trouver une solution durable.
«Le problème de Kaback n’est plus un problème agricole seulement ! Au-delà, il est un problème social, humain et même humanitaire » affirme Dr Conté à la suite d’une importante mission qu’il a dirigé ce mardi 10 Avril sur l’ile de Kaback, menacée de disparition par l’avancée de la mer.
«Il faut entreprendre des actions urgentes pour que les populations continuent à vivre de leurs activités qui sont l’agriculture et la pêche. Cette dernière n’est pas compromise puisque c’est la mer qui avance. Mais l’agriculture oui. Et quand elles ont perdu 850 hectares, il faut absolument compenser cela, qu’elles trouvent où travailler pour vivre » insiste ce haut cadre du ministère de l’Agriculture.
Ces mesures d’urgence doivent consister en la viabilisation de 1500 hectares de l’autre côté des cordons, la protection de la digue des assauts des vagues en étendant la zone que l’eau occupe en période des crues et en saison des pluies.
Mme Teddy Buning, Ingénieure agronome, spécialiste en aménagement, représentant la coopération hollandaise, fait aussi le même constat.
«C’est la cinquième fois que les digues sont cassées depuis les années 50. Le canal est devenu une entrée pour l’eau de mer. Du coup il n’y a plus rien à manger ni à boire pour les populations. Pour éviter que les gens ne partent, il faut fermer le pont Félix et refermer le cordon. La crête a changé depuis 1950 c’est pourquoi on ne peut pas bâtir une digue sur la même crête » dit-elle.
Les parties guinéenne et hollandaise s’accordent à mentionner qu’il faille lancer des «actions urgentes »pour sauver l’île de Kaback. Et ce, avant les grandes pluies. Les deux parties partagent également la vision selon laquelle il y a nécessité de « mener des études approfondies » pour bâtir une digue et avoir un plan d’aménagement de l’île de Kaback.
«Au département de l’Agriculture, mentionne Dr N’Famara Conté, Mme la ministre de l’Agriculture, Mme Mariame Camara, après sa rencontre avec la coopération hollandaise, a estimé qu’il était nécessaire que nous venions, dans une équipe pluridisciplinaire, examiner ensemble ce qui peut être entrepris, parallèlement aux études. Parce que ces populations doivent continuer à vivre, c’est ce qui justifie cette étude. »
Sékou Mara, le sous-préfet de Kaback est inquiet de l’avancée de la mer qui a déjà fait perdre 850 hectares à sa localité. C’est pourquoi il plaide pour une solution novatrice, à l’image des pays comme la Hollande. Sinon, s’alarme-t-il, près de 29 000 personnes reparties sur huit districts risquent de déguerpir si rien n’est fait.
Ce mardi à Kaback, l’importante mission comprenait outre le ministère de l’Agriculture, plusieurs autres départements et des institutions internationales.
«Le problème de Kaback est intégré c’est pourquoi ment nous avons intéressé d’autres départements dont l’Environnement, la Coopération internationale, afin qu’ensemble, l’on puisse trouver des solutions. Le Pnud, la Banque mondiale, l’ONUDI et d’autres sont approchés pour trouver le financement » explique Mme Touré Gnalén Oularé, chargée du suivi des investissements à l’APIP Guinée.
A propos de la coopération avec la Hollande, elle précise que le travail se fait sur deux axes. Il s’agit du développement des projets bancables puis la construction.
«Pour le moment, on est à la première phase qui va consister au financement à 100 pour cent des études de faisabilité de projets étatiques comme celui de Kaback ». FIN
Cellule Communication du Ministère de l’Agriculture