Censure

Kassory Fofana/L’hommage du vice à la vertu

Ibrahima Kassory Fofana, devenu comme par enchantement, le « chantre » de la lutte contre la corruption. On aura tout vu ! Et de surcroit, quand il s’agit de se glisser dans la peau du donneur de leçon à Alpha Condé, dont la corruption constitue certes le talon d’Achille. Cela ressemble à un hommage du vice à  la vertu.

C’est chez nos confrères de radio espace, le jeudi 19 avril, que le ministre d’état chargé des investissements et du partenariat public-privé, Dr Kassory Fofana a dévoilé son offre.

« Je vous garantis, si je prenais la primature, le président Alpha Condé délivrera son objectif de 10% de croissance en Guinée, avant la fin de son mandat», a juré la main sur le cœur,  cet ancien ministre de l’Économie de Lansana Conté.

Kassory qui essaie de faire de la retape, dans le but de bénéficier sans doute de l’onction présidentielle, a asséné dans la foulée : «les gens ont peur de mon avènement éventuel à la primature, parce que la lutte contre la corruption pourrait être l’un des actes principaux de mon action gouvernementale. »

Avec un passif aussi lourd, quand on pense un peu à l’affaire Anaim, Friguia, le dossier des titres et valeurs, j’en passe et des meilleurs.  Et du rapport Hervé Vincent Bangoura qui avait suivi,  épinglant  en 1999, les mauvaises pratiques dans la gestion de nos finances, M. Kassory devrait se garder de prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages.

Au lieu de jouer les pères la rigueur, le ministre d’état chargé des investissements et du partenariat public privé devrait plutôt se contenter de  jouer les VRP de luxe, en paradant aux quatre coins de la planète, en première classe, au frais du contribuable guinéen. Comme l’a voulu Alpha Condé, dont la gouvernance a l’air, plutôt molle, quand il s’agit de trancher dans le vif. Surtout dans l’éradication du  phénomène de corruption.

En tout état de cause,  l’image de M. propre que le leader de Gpt veut afficher aux yeux de l’opinion, est loin de faire son effet. Les Guinéens ne sont tout de même pas amnésiques, comme on pourrait le croire. Sur ce point, la pilule ne passe pas du tout.

Beaucoup de gens se souviennent encore de la fermeture des locaux du groupe de presse L’Indépendant en décembre 99. Une expédition punitive qui avait donné lieu à l’interpellation de l’Administrateur du groupe M. Aboubacar Sylla et de Saliou Samb, rédacteur en chef au sein du groupe. Ce dernier fut d’ailleurs expulsé vers le Ghana. Le péché de notre groupe de presse aura été d’avoir publié le rapport « Hervé », dans les colonnes de L’Indépendant plus. L’hebdomadaire qui paraissait tous les lundis.

Pour autant, on ne sera pas surpris que le chef de l’Etat jette son dévolu sur lui, pour remplacer Mamady Youla. Etant en première ligne de la galaxie Condé. Devenu par la force des choses le factotum du chef de l’état.

Les Guinéens n’attendent d’ailleurs plus grand-chose de ce système, qui a montré ses limites.

L’Indépendant  

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