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Censure

‘‘Qu’ils organisent des villes éveillées, des villes mortes, des villes en coma, ça, c’est leur affaire’’ réagit Damaro Camara à l’opposition

C’est ce vendredi 11 mai, dans les locaux du Palais du peuple, que le président de la majorité présidentielle, l’honorable Amadou Damaro Camara, a répondu à nos questions, notamment celle relative à la récente annonce de l’opposition et la suspension de sa participation au comité de suivi.

Pour Amadou Damaro Camara, l’opposition a une précision à donner. ‘‘Au comité de suivi, nous avons la loi sur la CENI, l’audit du fichier, nous avons eu en dernier ressort le contentieux électoral. Est-ce que c’est des débats sur le contentieux électoral qu’ils se retirent ou ils se retirent du comité de suivi ? S’ils se retirent du comité de suivi, cela veut dire que le débat sur la loi, sur la CENI et le débat sur le fichier sont aussi suspendus, on ne peut pas négocier. C’est cette précision-là d’abord que l’opposition doit donner. Deuxièmement, si les autres ont été surpris, moi je l’ai été moins. Avant-hier déjà on s’est dit de se retrouver aujourd’hui pour négocier. Hier pendant que les délégués venaient, ils étaient déjà en conférence de presse pour annoncer leur retrait’’, relate-t-il.

Le président Alpha Condé avait eu un entretien avec les principales forces politiques. ‘‘Il (le président Alpha Condé, NDLR) nous a dit allez voir ce que vous pouvez faire ensemble, donc nous sommes revenus autour de la table au comité de suivi, rappelle Amadou Damaro. Nous ne pouvons plus nous référer aux résultats amenés devant les tribunaux, qui ont déjà vidé les contentieux, ni changer les résultats déjà proclamés par la CENI. Nous n’avons pas vocation à nous substituer à ces deux institutions. Nous nous sommes dits, mettons-nous autour de la table pour voir qu’est-ce qui est possible d’être fait. La communauté internationale nous a dit, vous pouvez par exemple, commune par commune, voir qu’est ce qui est possible. Nous étions tellement confiants, que nous nous sommes même dit, que nous n’avons pas besoin de la communauté internationale pour pouvoir discuter. Hier donc, sans la communauté internationale, on s’est retrouvé dans la salle de réunion de l’UFR, pour pouvoir négocier. Alors M. Cellou Baldé, qui était le chef de la mission de l’opposition républicaine nous a tout simplement dit, qu’ils n’ont pas mandat de négocier et que si la négociation ne porte pas sur les PV qu’eux ils ont. Donc naturellement, il n’avait plus rien à discuter. A peine qu’on est sorti de la salle, que les réseaux sociaux annonçaient déjà le retrait de l’opposition du comité de suivi. Ça veut dire que c’était décidé. On a eu un peu de retard à commencer les négociations, mais c’était décidé avant même qu’on ne commence les négociations’’.

L’honorable Damaro annonce par ailleurs que son camp avait demandé officiellement à l’Etat d’installer toutes les communes qui n’ont pas de contentieux, et de reprendre les élections dans les communes qui ont des problèmes.

C’est une perte de temps de développer des arguments de bonne foi, devant des personnes de mauvaises fois

‘‘En 45 jours, la CENI nous dit qu’elle peut organiser des élections dans ces communes. Je suis allé jusqu’à proposer à ce qu’il n’y ait même pas de représentants de partis, ou de représentants de listes dans les bureaux de vote, que ça soit contrôlé par la communauté internationale (rire). L’essentiel c’est à Conakry et que les résultats qui en sortiront seront publiés. Ils disent non, il faut nous nos résultats, nos vrais résultats, qui ne sont même certifiés ni publiés encore par la CENI. Voilà notre position, comme l’a dit le Roi Hassan ll ‘c’est une perte de temps de développer des arguments de bonne foi, devant des personnes de mauvaise foi’’, explique-t-il.

L’opposition accuse la mouvance de rejeter toutes ses propositions. ‘‘Nous avons proposé la reprise des élections, je le dis clairement et je l’annonce maintenant. C’est eux qui disent qu’il n’est pas question, c’est eux qui ont dit qu’ils n’ont pas d’argent pour aller à de nouvelles élections. Nous sommes prêts à aller aux élections, ça été notre première proposition. Le statuquo ou la reprise des élections et nous avons proposé que la restitution de ce qu’ils appellent les ‘voix volées’, mais qu’on vous les redonne, si un match, si on n’est pas d’accord sur l’arbitre, on n’est pas d’accord sur les buts marqués, mais on reprend le match. Mais nous, on ne veut pas reprendre le match, faut qu’on reconnaisse qu’on a deux penalties, ce n’est pas sérieux’’, rétorque le député.

On va continuer, l’Etat doit fonctionne

A la question de savoir ce qu’ils comptent faire suite au retrait de l’opposition du cadre du dialogue, il répond : ‘‘Rien, on va continuer, l’Etat doit fonctionner, c’est pourquoi nous avons demandé officiellement ce matin au ministère de l’Administration du territoire d’installer les communes où il n’y a pas de problèmes, les élections n’ont aucun impact l’une sur l’autre.’’

Plus loin, il fait remarquer :  ‘‘On n’a aucune obligation de continuer sur les points des accords s’ils se retirent, c’est aussi simple que ça. Ça sera sur leur entière responsabilité, c’est eux qui se seraient retirés, si on n’a pas de loi sur la CENI. C’est une loi organique qu’on ne peut pas faire nous seuls, il faut tout le monde. Nous le faisons dans quel cadre ? Dans le cadre des accords, s’ils se retirent des accords, s’ils se retirent du comité de suivi, il n’y a pas d’accord.’’

En plus, ‘‘elle (l’opposition) n’a qu’à organiser des villes éveillées, des villes mortes, des villes en coma, ça, c’est leur affaire. Nous on continuera à travailler’’, dit-t-il, parlant de la ville morte projetée par Dalein et ses hommes.

Ils ont du plaisir à compter les morts. Malheureusement c’est les enfants des autres, aucun des leaders n’a un enfant dedans

De toute façon, ‘‘ce qu’elle ne peut pas obtenir par la loi, ce qu’elle ne peut pas obtenir à l’Assemblée par ce que c’est une minorité, elle va dans la rue, elle crée une crise artificielle, on vient à la table, on fait des accords qui ne peuvent pas être appliqués dans la réalité. Je vais vous donner un exemple. Il était question de faire l’audit du fichier, l’opposition a voulu faire, elle-même les termes de référence, la CENI a lancé l’appel d’offres, aucun cabinet au monde ne pouvait soumissionner. Le fichier c’est du numérique, le numérique ne peut avaler des paramètres politiques, qu’est qu’on a ? C’est que le fichier n’a pas pu être audité, parce qu’il n’y a pas eu de soumissionnaire pour venir auditer. Nous sommes obligés de nous retrouver, c’était même le mercredi, on avait invité la CENI, pour que l’on voit techniquement qu’est ce qui peut être fait ? Pour non seulement avoir une révision, mais aussi avoir un niveau de contrôle du fichier. La stratégie de l’opposition c’est d’empêcher de gouverner. Ils ont tous les alibis pour ne pas permettre de gouverner, sinon on attend les élections quand on est élu. Il y a eu combien de manifestations depuis 2010. Ils ont du plaisir à compter les morts. Malheureusement c’est les enfants des autres, aucun des leaders n’a un enfant dedans’’, conclut-il.

 Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com    

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