Censure

‘‘Gouvernement de Kassory’’/ Voici pourquoi ça coince…

Alpha Condé qui n’est pas un adepte de grands chamboulements, ne voulait pas se débarrasser de son premier ministre Youla. Estimant que celui-ci engrange de bons résultats économiques, mais aussi parce que le gouvernement Youla a subi de nombreuses petites chirurgies (esthétiques ?) qui lui ont changé le visage de départ. Mine de rien, on ne le dit pas assez, une bonne dizaine de ministres a été changée dans ce gouvernement !

Alors question : qu’est-ce qui a fait changer d’avis le président Condé ? D’abord la forte pression de l’opinion suite à la grève des enseignants menée par Aboubacar Soumah ; mais aussi la pression des chercheurs d’emplois ministériels. Cette dernière pression a largement participé à la formation de la première !

De toutes ces pressions, celle qui semblait convaincre le président était celle qui consistait à sacrifier à une tradition républicaine qui voudrait qu’un gouvernement change après une grande élection.

Et Alpha Condé allait en profiter pour faire un gouvernement ouvert à des sensibilités moins radicales de l’opposition. Et surtout donner plus de poids à l’UFR qui venait de démontrer qu’elle est la troisième force politique et que le chef de l’Etat a intérêt à composer avec elle pour vaincre l’UFDG de Cellou Dalein Diallo.

Le principe de changer, en partie, les membres du gouvernement acquis, ce qui ressemble à une quadrature du cercle, est de trouver un premier ministre. Kassory Fofana, l’éternel nominé, est en pole position. Contrairement aux autres fois, cette fois-ci, il y tient aux prunelles de ses yeux. Mais Kassory a son ‘‘meilleur’’ ennemi qui pèse lourd politiquement. C’est Sidya Touré. Celui-ci pourrait faire changer d’avis le président Condé…Alors Kassory se précipite et fait comme s’il était déjà premier ministre ! Dans la presse il dit qu’il est prêt et donne un avant-goût de son ‘‘programme’’ à la Primature. L’opinion est séduite. Le président, mis devant le fait accompli.

Mais il y a un hic. Comment faire accepter la chose par Sidya Touré, l’allié politique qui pourrait jouer un grand rôle aux prochaines législatives ? Le président est coincé et cherche un juste milieu…C’est ce qui serait la principale raison du statu quo.

Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com

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