Ce mercredi, une opération de dépérissement de la police a suscité la révolte chez des jeunes de Ratoma-dispensaire, qui ont érigé des barricades par endroits entre Taouyah et Ratoma. Selon des informations, cette descente musclée des agents de la police, qui se seraient fait accompagner par des jeunes loubars est liée à un conflit domanial opposant les fils de feu Seydouba Soumah et une de leurs tentes.
Au cours de cet assaut qui a été lancer aux environs de 6h du matin, une maison a été décoiffée, une voiture cassée, un restaurant vidé de son contenu et des tirs à balles réelles ont également été enregistrés.
Dans ces explications, l’Imam de la localité, Ali Badra Soumah, nous a confié que le problème d’héritage qui a suscité tous ces dégâts ne date pas d’aujourd’hui. « Ça fait longtemps que les enfants Seydouba Soumah et une de leurs tentes sont en conflit d’héritage. Mais la dame en question, n’a pas revendiqué sauf après la mort de son frère. Dès que son frère est décédé, elle a dit qu’elle a sa part d’héritage ici dans la famille. Les enfants ont dit qu’ils n’étaient pas au courant de cela. Mais à chaque moment, comme elle a un peu de moyens, elle prend des agents des services de sécurité et des loubards pour venir casser tout », a-t-il fait savoir.
Et de poursuivre : « Aujourd’hui on m’a réveillé vers 6h, ils sont venus avec deux pick-ups de la police et des loubards en appui. Les enfants ont même pris un des loubards sur place et c’est moi qui l’ai sauvé, sinon les jeunes voulaient même le tuer, parce que tout le monde était révolté. Mais puisque moi Dieu m’a donné la sagesse d’être Imam, je ferai de mon mieux et Dieu merci les enfants m’ont respecté… Le directeur de cabinet du ministère de la défense, le général « Idjamine » aussi est venu et il a constaté les dégâts. Ils ont même tiré des balles réelles et ont remis le reste des balles au directeur du cabinet du ministère de la sécurité qui est parti avec ces balles. »
De son côté Mme Sidibé Koulako Konaté, est revenue sur les circonstances dans lesquelles une partie du toit de sa maison a été élevée « à 6h du matin moi je me changeais pour aller au boulot, j’ai entendu des cris derrière, je suis sorti, j’ai vu des policiers en tenue militaire qui était là avec des gaz lacrymogènes, des fusils. Je leur ai demandé qu’est qui ne va pas, un policier m’a dit qu’ils sont venus démolir les maisons. J’ai dit pour quelle raison ? il a dit que c’est pour l’affaire de concession, nous, nous sommes des locataires, on n’a rien à voir dedans. Il y a un d’entre eux qui a dit que le procureur leur a dit de tuer deux personnes et de prendre quatre personnes vivantes et de les envoyer à la Sureté. Entre-temps, ma sœur m’a dit de fermer la porte, que ce sont des bandits. J’ai fermé la porte, et quelque temps après, je les ai vu avec des groupes de jeunes en civil qui ont commencé à enlever les tôles, et puis, ils ont gâté ma voiture».
Pour sa défense, Mohamed Camara, l’un des assaillants qui a été interpellé par des jeunes du quartier, dit ne pas être au courant de ce qu’il venait faire des casses dans une concession : « Moi je suis venu avec mon ami Ibrahima Sory. Hier nuit on a dormi ensemble, mais la dame leur avait dit qu’elle avait un travail et moi je ne savais pas c’était quel genre de travail. Ils ont dit, qu’ils allaient partir de là-bas à 5h du matin ; comme j’ai dormi chez eux, j’ai dit d’aller ensemble. C’est comme ça moi je les ai suivis et j’ai eu ce problème ici. »
« Quand je suis venu, je n’ai rien fait. Mais amis étaient en train de casser, moi j’y étais, mais quand j’ai vu le monde, je me suis retiré. Je voulais quitter là-bas, mais mon ami y était, j’ai pris courage et je me suis arrêté aussi. Tout le monde était parti sans moi, moi aussi j’ai cherché à courir, quelqu’un est sorti devant moi d’un côté et un autre de l’autre, c’est là-bas qu’on m’a attrapé et un est venu et m’a blessé à la main, un autre aussi est venu me donner un coup sur la tête. Nous n’étions pas venus avec des policiers », a-t-il ajouté.
Mohamed Kaba Soumah pour Guinee7.com