La loi organique L016 portant composition de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a été amandée, ce 5 juillet 2018, par les députés, à la majorité des députés présent moins une voix.
L’adoption de ce projet de loi qui contient cinq titres et 29 articles modifie la configuration actuelle de la CENI. Avec cette nouvelle version, de 25 membres, elle se retrouve avec 17 membres dont sept de l’opposition (au moins trois partis), sept de la mouvance (au moins trois partis), deux de la société civile et un de l’administration. Les partis politiques aspirant être représentés à la CENI doivent avoir au moins deux députés à l’Assemblée nationale.
Une des nouveautés de cette loi est que les futures commissaires de la CENI auront au moins Bac+3, âgé au moins de 30 ans et avoir une expérience électorale. La structure des démembrements a été modifiée pour une meilleure représentativité, non seulement au niveau des communes urbaines et rurales, mais aussi dans les ambassades.
Pour le chef de la majorité parlementaire, Amadou Damaro Camara : «Je vous avoue, on n’a pas eu ce qu’on voulait, mais nous avons eu ce qu’on pouvait. On voulait avoir une CENI totalement technique, mais la suspicion politique en Guinée, pour le moment, ne peut pas permettre une CENI totalement technique, parce qu’il suffit de dire Amadou Damaro Camara, automatiquement, on lui colle un camp ».
Alpha Ibrahima Silla Bah, seul député ayant voté contre, qualifie cette loi de torchon. « C’est un torchon qu’on nous a soumis ici, je maintiens, c’est un torchon qu’on nous a présenté. Dans l’esprit, il s’agit d’un arrangement entre copains de deux formations politiques, pour prendre en otage une institution républicaine constitutionnelle, sur la base des résultats de deux élections nationales particulières, avec comme conséquence le renforcement de la bipolarisation du pays, de l’élimination des autres formations politiques et la régionalisation », s’est-il indigné.
Bhoye Barry pour guinee7.com
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