Après une courte marche qui s’est arrêtée au niveau du marché Niger, où ils ont été dispersés à coups de gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre, l’inter-centrale syndicale CNTG-USTG s’est rendue à la bourse du travail, où ils ont tenu une réunion d’urgence, pour exprimer leur colère et prendre de nouvelles dispositions, afin d’obliger le gouvernement à se plier à leur exigence, qui n’est autre que la baisse du prix du carburant à la pompe.
Les Forces sociales de Guinée, ayant annoncé depuis une semaine la tenue d’une marche sur toute l’étendue du territoire national, l’inter-centrale syndicale CNTG-USTG se mêlant dans la danse, a donné rendez-vous à la Bourse du travail, d’où les syndicalistes comptaient se rendre à l’Assemblée nationale, où ils comptaient bien exprimer leur ras-le-bol, face à la violation de leur liberté syndicale et de manifester.
Arrivée à son siège, l’inter-centrale syndicale n’a pas tardé à annoncer la rupture de toute négociation avec le gouvernement. Et elle prévoit de porter plainte auprès de la justice guinéenne, de la CEDEAO et à la cour internationale. Mamadou Mansaré, secrétaire général adjoint de la CNTG, demande une justice sociale pour toutes les victimes de la répression, et annonce par la même occasion que la grève serait illimitée avec un arrêt du service minimum : « Ce que nous décidons aujourd’hui, ce n’est pas pour le travailleur, parce que si c’est pour le travailleur tout simplement, on allait demander 25% d’augmentation, et l’histoire est close. Mais qu’est-ce que nous demandons ? Nous voulons plus de justice sociale pour ce peuple-là. 8.000 fg ou rien. Il faut qu’on agisse… Nous avons compris que ces gens, c’est la force, c’est la répression. Nous allons utiliser nos propres armes. D’ailleurs, une rencontre avec le Médiateur de la république était prévue à 15h, dans l’intention de trouver une solution ».
Tout en accusant le général Ansoumane Camara Baffoe, des Services d’intervention de la police, de répression contre les manifestants, il a annoncé de porter plainte au niveau de la justice guinéenne et de la CEDEAO : « C’est pour cela, malgré la répression dont on a été victimes pour la deuxième fois, ceux qui nous ont agressés aujourd’hui, en 2007, c’est les mêmes, et le général Baffoe, je lui dis, on portera plainte contre lui devant la justice guinéenne d’abord, devant la justice de la CEDEAO et au niveau international. Il faut que toutes les répressions qui ont eu lieu de 2003 jusqu’à maintenant, que les victimes soient indemnisées. Voici une des conditions qu’on va poser. Et selon Mamadou Mansaré, ils ont envoyé à la place du Médiateur des gendarmes : « Nous étions venus dans l’intention de trouver une solution ; parce que le Médiateur nous avait convoqués. Mais à la place du Médiateur, nous avons trouvé d’abord un groupe de « bérets rouges » dirigé par un colonel du camp Makambo… »
Fatoumata Kaba pour Guinee7.com