Comme prévu ce lundi, l’inter-centrale syndicale CNTG-USTG était dans les rues de la capitale pour manifester contre la hausse du prix du carburant. De la Bourse du travail au marché Niger, où ils ont été dispersés par les coups de gaz lacrymogènes et molestés par les gendarmes, avant même qu’ils ne puissent arriver à leur destination finale qui est l’Assemblée nationale, l’Inter-centrale CNTG USTG s’est repliée à son siège, à la Bourse du travail, pour tenir une réunion extraordinaire, face à cette situation qui perdure depuis des semaines.
Pour Mamadou Mansaré, secrétaire adjoint de l’USTG, présent depuis ce matin à la Bourse du travail, avant d’être empêché par les gendarmes stationnés devant leurs locaux depuis 5h du matin, c’est une violation syndicale et de la liberté de manifester, prévues par la constitution guinéenne: « Moi, je suis arrivé ce matin, à 5h, comme dans mes habitudes, j’ai trouvé ici deux camions de « bérets rouges » du camp Makambo, dirigé par un colonel de l’armée. Les véhicules étaient garés ici, alors je suis descendu du véhicule, j’ai demandé au chauffeur de dégager, d’aller de l’autre côté. Il dit : « Ne me parlez pas comme ça » et il ya un de ses hommes qui est venu m’agripper. Ils ont molesté notre gardien, il a fallu que cette brave population sorte pour nous défendre ; on n’était que deux. À l’arrivée des camarades, il y a un groupe de policiers, ils étaient au moins six pick-up et des gendarmes. Alors, c’est une première, depuis le changement. En 2007, on l’a vécu, pour la première fois, ils sont en train de violer le temple des travailleurs, mais nous allons porter plainte à l’OIT. Donc, c’est face à cette exaspération que nous avons décidé de marcher vers la représentation du groupe qui est l’Assemblée nationale, pour dire qu’ils sont en train de violer un des articles de la constitution guinéenne, qui est la liberté syndicale, qui est la liberté de manifester. On n’avait comme arme que notre bouche, pour dire 8.000 fg à la pompe, et on nous a dispersés par les gaz lacrymogènes et par tout ce que vous voulez. Donc, nous sommes revenus à notre base, pour rendre témoin l’opinion internationale, l’opinion nationale. On vous avait dit que cette fois, le peuple va vous lâcher, mais nous, nous ne lâcherons pas le peuple. C’est 8.000 fg ou rien ».
Il affirme déjà que la négociation n’est plus possible, tant qu’il aura la répression, mais aussi le blocage du service minimum sur toute l’étendue du territoire national : « Il n’y a plus de négociation possible avec la répression. Nous, on était venus pour répondre à l’appel du médiateur de national, qui nous avait convoqués à 15h, mais comme ils ont utilisé la force, nous estimons qu’il n’est plus question de négocier. Maintenant, nous allons nous retrouver, on va bloquer tout le service minimum partout, même les avions ne vont pas décoller ».
Pour le moment, aucune négociation n’est envisagée pour la sortie de cette crise.
Fatoumata Kaba pour Guinee7.com