Au cours d’un point de presse qu’il a animé au siège de sa structure syndicale, ce mardi, le secrétaire général du SLECG (Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée), Aboubacar Soumah, a répondu aux déclarations accusant son syndicat, à travers ses mouvements de grève, d’être responsable du fort taux d’échecs constaté dans les résultats des examens nationaux de cette année, surtout pour le baccalauréat.
A travers un rapport relatif au processus de déroulement des examens nationaux session 2018, dont il a fait la lecture, face aux journalistes présents, le n°1 du dernier mouvement de grève de enseignants guinéens a rejeté toutes les accusations portées à l’égard du SLECG, avant de faire entendre que cette responsabilité incombe au gouvernement qui, selon lui, a bien voulu programmer cet échec des élèves.
A l’entame de ses propos, Aboubacar Soumah a d’abord souligné qu’ « en dépit de nos bonnes dispositions dans le cadre du partenariat, nous avons été amenés à constater que le SLECG a été exclu du processus des examens nationaux session 2018. Ce qui constitue à nos yeux une violation flagrante des règlements généraux de la tenue des examens nationaux en république de Guinée, en tant que partenaires ».
Et de poursuivre : « Contrairement aux accusations infondées des détracteurs du SLECG, face aux faibles pourcentages d’admis aux différents examens, surtout au BAC, le SLECG tient a rappeler à l’opinion nationale et internationale que des cours de rattrapage ont été organisés ça et là, dans toutes les écoles, pour être en harmonie avec la progression des programmes. Bref, les programmes ont été exécutés à cent pour cent. Les autorités de l’éducation en sont témoin, l’inspection générale de l’éducation, les directions nationales d’enseignement, notamment secondaire…. ».
Selon lui, les causes de ce faible pourcentage sont entre autres : « Le retard de la tenue des ateliers régionaux ; la précipitation dans l’organisation des examens nationaux ; le manque d’écart entre les différents examens et de repos dans leur déroulement ; la diffusion tardive de la note de service désignant les surveillants faite à dessein pour en éliminer d’autres et les remplacer par les leurs ; la diminution du nombre de surveillants, de correcteurs, de secrétaires, alors que l’effectif des candidats a augmenté pour cette année ; le choix des personnes qui ne sont pas enseignants pour la surveillance, la supervision et le secrétariat ; le manque de cahiers de brouillon un peu partout ; le retard dans l’acheminement dans les centres ; l’absence de certains délégués ; la politisation des examens par militantisme et par clanisme en lieu et place des enseignants…. »
Plus loin, le secrétaire général du SLECG a révélé que le rapport de la Commission nationale sur la réflexion sur l’éducation en Guinée a dévoilé clairement la réduction progressive de l’orientation des élèves bacheliers vers les universités privées, pendant les trois prochaines années. « Illustration 2017 : 27% ; 2018 : 26,04 %, donc 2019 aussi, ça sera en dessous de ce pourcentage-là ; c’est déjà programmé. Puisqu’ils ne veulent pas le surplus des admis aux institutions d’enseignement privé », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, Aboubacar Soumah a souligné que la commission du jury de correction du bac 2018 relate une bonne prestation des candidats. « Le SLECG, après enquête, analyse et interprétation des résultats, trouve que ces résultats ne reflètent pas la prestation des candidats et demande en conséquence, au Service national des examens de sortir les vrais résultats. Et demande aux élèves et parents d’élèves de se prêter à la vérification, qui est la meilleure voie pour faire jaillir la vérité sur les résultats ».
Mohamed Kaba Soumah pour Guinee7.com