Amener les acteurs du secteur privé guinéen à s’impliquer de façon directe ou indirecte dans le secteur minier, pour une meilleure promotion du « contenu local », tel a été, ce mercredi 25 juillet, le sujet d’une session d’échanges qui s’est déroulée au ministère des Mines, sous la houlette des autorités dudit département, notamment le secrétaire général, Sadou Nimaga.
Regroupant plusieurs responsables d’entreprises et des cadres du ministère, ces échanges ont été l’occasion pour ces chefs d’entreprises de poser certains problèmes qui les empêchent de s’impliquer dans le secteur minier. Parmi lesquels problèmes figurent la fiscalité (TVA) et l’accès aux marchés. Ils ont, par ailleurs, fait des plaidoyers, avant que la réunion ne se solde par la décision de mise en place d’une commission de six personnes, qui devront réfléchir pour trouver des solutions aux problèmes soulevés.
Soutenant le fait que le contenu local tient une place de choix dans le cœur du président de la République, Sadou Nimaga a dit : « A la demande du ministre, nous avons appelé nos compatriotes du patronat guinéen, pour qu’ensemble nous puissions discuter sur la question du contenu local et leur implication plus effective encore dans l’activité minière en Guinée. Ce que nous leur avons dit particulièrement, c’est que nous avons comme priorité dans le secteur minier de créer l’activité. C’est vrai que depuis plus de 40 ans, aucune mine de bauxite n’a été ouverte. Nous avons ouvert de nouvelles mines aujourd’hui. Nous avons des mines d’or qui sont proches d’être ouvertes. La question du contenu local peut se poser de manière effective ».
Rapportant les résultats de cette rencontre, il ajoute : « Ils ont exprimé leurs besoins, notamment l’accès au marché, qui est un problème fondamental. On va essayer de voir comment améliorer, s’il y a lieu, les dispositions du code minier. Nous avons décidé de mettre ensemble les cadres des deux côtés pour travailler, voir comment les questions qui ont été posées peuvent être formulées. On va voir comment mettre les entreprises guinéennes dans les mêmes conditions que celles étrangères. De façon générale, ils ont compris notre engagement à aller vers la prise en compte de la question du contenu local. Parce que nous, le ministère des Mines, nous sommes convaincus que pour que le pays se développe, il faut que l’activité minière serve les populations, il faut que les entités guinéennes soient impliquées, comme ça, il y a la redistribution des richesses et des revenus ».
Au sortir de ces échanges, desquels il s’est estimé convaincu, Ansoumane Kaba (Kaba Guiter), représentant ses collègues, a estimé que : « C’est parti d’un courrier que nous avons adressé au président de la République, au chef de l’Etat, pour exprimer nos préoccupations. Et aujourd’hui, le ministère des Mines s’en est saisi et à sollicité cette rencontre, pour avoir des échanges ».
Poursuivant sur les doléances auxquelles ils ont eu recours, il a rappelé que « la première doléance, c’est l’accès au marché ; nous avons demandé à ce qu’on facilite la sous-traitance et la cotraitance. Parce que la cotraitance facilite le transfert des compétences et la sous-traitance facilite aussi l’accès des marchés, mais à des niveaux différents. Il faudrait que les grandes entreprises, les moyennes entreprises, bénéficient de la cotraitance et les petites entreprises de la sous-traitance. Ça doit être un convoi où les locomotives tirent les wagons.
Conscient de l’importance de la mise en œuvre du contenu local, il a indiqué qu’il faut « surtout en faire une loi. Parce que nous savons que les miniers, tant que c’est la lettre de politique du gouvernement, tant que c’est des annonces, ça ne marchera pas. Il faut que cela soit une loi, afin que chacun respecte sa partition ».
Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com