Censure

Quand un confrère force notre admiration/ Et d’ailleurs, qui nous parle et selon quel statut juridique ?

Depuis un certain temps –depuis plus de 10 ans-, la Guinée vit et subit un système de supercherie émotionnelle et juridique qui mérite désormais d’être examiné avec recul et froideur, pour en fixer tous les ressorts de manipulation sadique et satanique de nos pauvres populations, si naïves et si suivistes.

Aujourd’hui, en effet, ce pays et ses paisibles et laborieuses populations subissent un assaut effréné d’un troupeau bigarré d’agitateurs, d’anarchistes et de subversifs qui, pour légitimer leurs actions de sape de la paix sociale, de l’ordre public et de la quiétude commune, se maquillent de toutes les épithètes populistes, de tous les titres usurpés, de tous les statuts hypocrites.

Au risque de paraître en mouton de Panurge, en pantin automatiquement actionné, en brouteur de pâturage qu’il n’a jamais ensemencé, en haut-parleur de musiques qu’il n’a jamais composée, le peuple souverain de Guinée a le droit légitime de s’interroger aujourd’hui sur toutes ces structures, et surtout, sur toutes ces personnes qui se sont arbitrairement octroyé le mandat de parler ou d’agir en son nom.

C’est quoi un syndicat ou une organisation dite de la société civile qui se targue de parler et d’agir au nom de tout un peuple, alors que chacun sait parfaitement que tout un peuple ne peut jamais adhérer unanimement comme membre d’un syndicat ou même sympathisant d’une corporation sociale ou politique ?

Et d’ailleurs, depuis quand un syndicat de travailleurs syndiqués ou une organisation dite de société civile avec ses membres adhérents ou sympathisants peut-il s’octroyer arbitrairement le droit d’ordonner ou d’interdire la liberté de mouvement et d’action à tout un peuple ?

C’est trop triste, trop lamentable pour ce peuple à 75% analphabète, toujours manipulé par des apprentis sorciers qui, justement, profitent sadiquement de son obscurité intellectuelle pour le gruger et l’actionner, parfois –et très souvent- contre ses propres intérêts.

Quelles sont en fait les organisations et les personnes qui sèment la chienlit aujourd’hui dans ce pays ? Qui dirige, qui gère et qui actionne chacune des organisations syndicales guinéennes d’aujourd’hui ? Qui dirige, qui gère et qui actionne chacune des organisations dites de la société civile guinéenne d’aujourd’hui ? Quels apports concrets ces différentes structures professionnelles et sociales ont-elles sur l’essor économique et la cohésion sociale de ce pays ? Quels apports concrets ont-elles sur la formation professionnelle et civique de leurs membres, leurs sympathisants et sur la population guinéenne toute entière?

En examinant calmement et minutieusement les statuts, les programmes, les objectifs de chacune de ces organisations, en se penchant sur les noms des membres des bureaux exécutifs de ces organisations, les occupations réelles et pratiques de chacun des membres des ces bureaux, les ressorts visibles ou enfouis de leur mode et niveau de vie… le peuple souverain de Guinée aura commencé à se poser les vraies questions, les questions utiles, les questions intéressantes sur le titre de ma quête de vérité : « Et d’ailleurs, qui nous parle et selon quel statut juridique ? »

Puisque la vie dite privée d’un acteur public relève juridiquement du domaine public, en ce sens qu’il a librement et délibérément choisi d’agir au nom du public, d’actionner l’action publique et de gérer la chose publique, toute investigation qui porterait sur le curriculum vitae (lieu et date de naissance, statut matrimonial, parcours scolaire et professionnel…) de chacun des dirigeants ou principaux activistes de chacune de ces organisations, ne serait qu’œuvre de bon aloi pour l’éveil de conscience des laborieuses populations guinéennes.

En effet, ces informations personnalisées sont de toute première importance puisqu’elles aideraient chaque citoyen dans sa prise de décision individuelle ou collective. Elles donneraient ainsi à chaque citoyen, le choix réfléchi, volontaire et responsable de suivre ou de ne pas suivre les mots d’ordre gaillardement et inopinément lancés par les uns et les autres.

Halte à la supercherie opportuniste et au populisme fumeux !

L’usurpation de la représentativité populaire, sans mandat électif, sans choix unanime, est un gangstérisme honteux, un hold-up criminel. Nos services de sécurité et nos structures judiciaires devraient impérativement se pencher sur ce dossier de tous les scandales.

C’est dramatiquement scandaleux en effet, lorsque des travailleurs admis à la retraite depuis des années, continuent à se réclamer dirigeants ou membres des syndicats de travailleurs en plein exercice. Et c’est encore plus scandaleux lorsque ces agents retraités, donc au chômage éternel, se fendent de mots d’ordre obligeant des agents en activité réglementaire de cesser leurs tâches de production au service de la Nation.

C’est dramatiquement scandaleux que des anciens ministres, donc déjà membres du patronat national, jouent à l’hypocrite pirouette pour se réclamer encore être de simples agents, de simples fonctionnaires, membres adhérents d’organisations syndicales de travailleurs légalement actifs. Et c’est encore plus scandaleux d’apprendre que de tels crocodiles malsains sont grassement entretenus par des salaires et des traitements exceptionnels, au frais du pauvre travailleur qu’ils grugent à chaque occasion pour l’envoyer au gaz lacrymogène.

C’est dramatiquement scandaleux que de petits agitateurs, sortis de nulle part, sans adresse professionnelle ou sociale sérieuse, sans apport concret et remarquable sur l’essor économique et la cohésion sociale, se revendiquent subitement défenseurs de la cause de tout un peuple, en usant de violences verbales ou physiques, en barricadant nos rues et en semant la terreur dans nos cités. C’est encore plus scandaleux lorsque ces hors-la-loi se regroupent sous des labels fantaisistes et va-t-en guerre, sans aucun agrément de l’autorité faîtière, et que par cette misérable surenchère, ils tentent d’intimider tout un peuple, tous nos partenaires économiques, financiers et diplomatiques, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, tout un gouvernement légal et légitime.

Qui sont-ils donc, ces super-citoyens guinéens qui surfent sur la naïveté de tout un peuple, sur l’indulgence de tout un gouvernement ?

La démocratie doit se départir de la dictature de la pensée unique. La démocratie doit combattre les usurpations de titre et de fonction. Nul ne doit arbitrairement se réclamer de la légitimité populaire s’il n’a pas reçu mandat légal de cette population. Et les procédures légitimes pour acquérir ces droits et titres sont expressément tracées et soulignées par nos textes de lois communes.

Halte à la supercherie opportuniste ! Halte au populisme fumeux !

C’est un devoir moral, civique et républicain de faire connaître désormais au citoyen guinéen et au monde entier : qui nous parle, qui parle en notre nom et selon quel statut juridique ?

Tabouna Sylla (nom utilisé sur facebook), journaliste, écrivain 

 

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