Au cours de la première réunion du comité de pilotage du procès des événements du 28 septembre 2009, qui s’est tenue à Conakry, ce mercredi, les débats ont essentiellement porté sur la date et lieu de la tenue du ce procès, mais aussi le budget pour son financement.
Après plus de deux heures d’entretien à huis-clos entre les membres de ce comité composés, entre autres, des représentants du gouvernement, de la société civile, des forces de sécurité et des partenaires techniques et financiers, il s’est avéré qu’aucune précision n’a été faite sur le lieu et la date de la tenue du procès.
Concernant le lieu de la tenue du procès des événements du 28 septembre 2009, le ministre d’État à la Justice, garde des Sceaux, Cheick Sako, fait savoir que « la décision n’a pas été arrêtée, ce n’est pas en une seule séance qu’on va arrêter la décision. Donc, il faut deux ou trois séances pour que ça soit arrêté, donc ça serait fait en septembre, mais pas maintenant. On a discuté si le procès va être fait à Conakry où à l’intérieur du pays. Il y a eu plusieurs options, mais on va prendre le temps de réfléchir sur ça… La majorité s’est dégagée sur Conakry plutôt qu’à l’intérieur, donc vraisemblablement ça va être Conakry ».
Plus loin, le ministre d’expliquer : « Si on choisit Conakry, en tout cas, ça ne sera pas à la Cour d’appel, parce que si on le fait là-bas, ça veut dire qu’il n’y aura pas de procès pendant tout ce temps, et c’est un procès qui va durer entre 4 mois et 6 mois. Donc, on ne pourra pas le faire à la Cour d’appel de Conakry, ni devant les trois tribunaux de Conakry. Donc, il faut trouver un endroit neutre qui va être aménagé pour ce procès. Si c’est à l’intérieur, dans quelle ville de l’intérieur? On a parlé de Siguiri, de Boké, et de Forécariah. Siguiri, parce que c’est à la frontière du Mali, il y a un nouveau tribunal et deux grandes salles d’audience ; à Boké également, il y a deux grandes salles d’audience, c’est à côté de la Guinée-Bissau et à Kindia, également. On a exclu Forécariah, parce qu’il n’y a pas de tribunal, quasiment. Mais c’est juste une optique, le comité va en discuter avec la faisabilité et le budget ».
Selon lui, « le point sur le calendrier nous n’avons pas parlé de ça, puisque au jour d’aujourd’hui, je ne peux pas vous dire quant-est ce procès aura lieu. En revanche, ce que je peux vous dire, c’est le temps que ça peut prendre. Ce procès prendra aux alentours de 6 mois, pas moins »
Par ailleurs, Me Cheick Sako a indiqué que certains partenaires ont déjà débloqué des fonds pour assurer le financement du procès de l’affaire du 28 septembre 2009, et que l’État guinéen ne s’est pas encore manifesté dans ce cadre. « J’ai fait une demande à mon budget initial 2018 et on a fait une demande tout récemment dans le budget rectifié, parce qu’on n’a pas obtenu celui de 2018. Car, il ne faut pas non plus se contenter que les partenaires nous aident sans que nous, Guinéens, ne puissions pas faire quelque chose… Parmi nos partenaires, les États-Unis ont été les plus réactifs, il y a un budget de 900 mille dollars qui est isolé à l’ambassade américaine, actuellement. Il a fallu l’intervention de l’ambassadeur de l’UE qui a pu convaincre Bruxelles pour qu’on puisse détacher un peu le montant de 450 mille Euros qu’ils vont compléter pour nous aider. Donc, on attend que ça soit matérialisé. Pour les Nations Unies, nous sommes un peu dans le brouillard, parce qu’ils n’ont pas encore donné de chiffres, et on ne sait pas trop où on va avec eux ».
À la fin, le chef du judiciaire en Guinée précise : « Je vous rassure que nous n’avons pas accès à ces fonds-là, c’est-à-dire qu’il y aura un financier de l’ambassade américaine et un financier du ministère qui vont travailler conjointement, pour que ça aille directement aux personnes intéressées. Au total, le ministre demande 78 milliards GNF pour la tenue de ce procès, mais on ne les a pas encore ».
Mohamed Kaba Soumah pour Guinee7.com