Répondant à la question d’un journaliste, ce vendredi, au cours d’une conférence de presse organisée dans la salle Elhadj Mohamed Koula Diallo de la Maison de la presse de Guinée, Saïd Koulibaly, Directeur Général de Guinée Télécom, ex-Sotelgui, s’est exprimé sur le retard de la reprise de cette société tant attendue par la population guinéenne.
À l’entame de ses propos, Saïd Koulibaly a d’abord fait savoir qu’« avant de poser la question aujourd’hui, pourquoi elle (ex-SOTELGUI, ndlr) tarde à se relever, il fallait se poser la question pourquoi elle s’est éteinte ? Elle était l’unique opérateur en Guinée et je pense que parfois nous fuyons tous notre responsabilité… Ce que nous sommes en train de faire là, si on continue comme ça, on va directement dans le mur. Parfois nous devons aussi assumer, parce que l’État, c’est nous tous. Il ne faut pas simplement dire que c’est le rôle d’un directeur ou tel responsable ».
Pour revenir sur ce qui est en train d’être fait pour la remise en service de Guinée Télécom, le premier responsable de cette entreprise étatique explique : « Je suis venu trouver une entreprise en faillite et quasiment en liquidation judiciaire. Ça veut dire que la dette était beaucoup plus élevée que les actifs de l’entreprise. Donc, il fallait convaincre d’abord l’État à fondre les dettes, créer une nouvelle entité juridique, transférer les actifs à cette nouvelle entité juridique et comme ça qu’on puisse commencer le processus de relance. Pour certains, c’est trop facile, à le dire, on pense que ça se fait en un seul jour, mais c’est un processus extrêmement long. Parce que d’abord, il faut faire appel à un syndic qui va statuer sur les actifs et va statuer sur les passifs, cela nous a pris un an… Guinée Télécom aujourd’hui est une entité juridique cent pour cent étatique », a souligné Saïd Koulibaly
Et de poursuivre : « Nous avons fait l’audit du réseau, nous avons constaté qu’il y avait certaines anomalies en termes d’architecture et en matière de densification si nous voulons vraiment donner un service de qualité. Nous sommes également en train de travailler avec l’entreprise Huawei, pour pourvoir apporter des corrections à toutes ces anomalies et éventuellement le processus de négociation avec d’éventuels partenaires est en cours. Cela prend du temps et les gens sont impatients, c’est vrai ; mais je ne veux pas relever un éléphant et qu’il se recouche le lendemain ».
Par ailleurs le DG de Guinée Télécom dit avoir une divergence avec certains dirigeants qui, selon lui, « se disaient qu’en Guinée, on ne serait pas capable de gérer, donc il faut trouver quelqu’un et on revend. Je me suis dit que nous sommes le seul pays des 181 pays de l’OIT qui n’a pas un service fixe. C’est le seul pays au monde où tous les services publics communiquent sur un réseau étranger, c’est extrêmement dangereux… Si notre État ne peut pas avoir de secret, parce que nous communiquons sur des réseaux étrangers, chacun doit se poser la question ».
« Donc, je me suis dit que l’entité doit rester étatique, c’est-à-dire le capital est cent pour cent public et nous allons ouvrir le capital pour un partenaire privé, qui va rentrer dans le capital à un pourcentage déterminé par l’Etat, et éventuellement l’Etat va garder un petit pourcentage de 30% dans lesquels il va céder une partie à un partenaire guinéen », a-t-il conclu.
Mohamed Kaba Soumah pour Guinee7.com