A moins de 10 jours de la fête de Tabaski, tous les regards sont désormais tournés vers le marché à bétail. Les différentes familles se demandent comment trouver un animal à immoler conformément à la religion musulmane. Les vendeurs eux, se plaignent de la rareté des clients, a constaté Guinee7.com sur place.
Aux alentours du palais de la Kolima, vendeurs et acheteurs se donnent rendez-vous. Si certains clients se plaignent du prix des animaux, qui varie entre 700 à 2.000.000 de francs guinéens, les vendeurs eux, déplorent la rareté des clients.
En dépit de la rareté des clients, Souleymane Oularé, vendeur de bétail, explique les conditions pénibles dans lesquelles ils travaillent « Cette année, c’est juste incroyable. A pareil moment, l’année dernière, j’avais vendu au moins dix bêtes. Mais cette année, jusqu’au moment où je vous parle, je n’ai vendu que trois bêtes. Le plus petit prix chez moi ici, c’est 650.000FG et le prix le plus élevé, c’est 1.300.000FG. Mais comme toute activité comporte des risques, nous aussi, nous courons d’énormes risques. C’est dans les petits marchés hebdomadaires que nous achetons les moutons et chèvres et on amène ici. Parfois, avant l’arriver, certaines bêtes meurent en cours de route et d’autres tombent malades. Alors que pendant l’achat, elles étaient saines. Et vous savez, conformément à la religion musulmane, il est formellement interdit d’immoler un animal malade. Après l’achat, nous ne pouvons pas retourner. Actuellement, j’ai plus de dix chèvres qui sont malades. Si d’ici là, elles ne sont pas rétablies, je ne pourrai pas les revendre. Donc, nous croisons les doigts en attendant les trois derniers jours avant la fête, dans l’espoir que la clientèle viendra. A cela s’ajoute l’état des lieux où nous exposons les animaux. Ce n’est pas du tout aménagé. Pendant l’hivernage, nous sommes sans abri, les animaux n’aiment pas la boue. Nous payons nos taxes, mais la commune ne fait rien en retour pour nous.»
Les quelques rares clients qui fréquentent actuellement le parc à bétail viennent pour juste s’enquérir du prix.
Mohamed Samoura pour Guinee7.com