Après un bon moment de silence, le leader du Parti de l’unité et du progrès (PUP), Fodé Bangoura, a finalement décidé de s’exprimer sur la situation sociale et politique de la Guinée, qui selon lui, est de nos jours catastrophique. C’était au cours d’un point de presse qu’il a récemment animé au siège de son parti.
Pour l’ancien ministre secrétaire général à la présidence de la République, rien ne se fait dans la ville actuellement, à cause des multiples crises enregistrées tant avec les syndicalistes qu’avec la société civile et les politiciens.
« Aujourd’hui, ça ne marche pas, les gens font semblant et attendent la fin du mois pour aller toucher leurs salaires, mais ils ne travaillent pas parce que le climat social n’est pas du tout bon. Entre les partenaires sociaux, ça ne va pas, les travailleurs, ça ne va pas … Quand vous vous promenez, vous ne pouvez pas faire 2 ou 3 kilomètres sans voir des policiers, les véhicules des gendarmes à des ronds-points ou à des carrefours. Trop de sécurité, c’est l’insécurité… Tout ça, c’est parce que le climat social n’est pas bon » a déploré El Hadj Fodé Bangoura.
Plus loin, il ajoute : « Des syndicalistes protestent, au lieu de régler le problème, on cherche à les diviser ; la société civile proteste, au lieu de résoudre le problème, on cherche à les étouffer ; on empêche les manifestations, alors que c’est consacré dans la constitution. Donc, c’est une dictature et si c’est comme ça, les gens s’assiéront, mais ne feront pas ce que le pouvoir veut qu’ils fassent ».
Parlant du cas spécifique du Port autonome de Conakry, où des remous ont été enregistrés ces derniers jours, à cause d’un contrat signé entre l’État et une société turque, pour la gestion dudit port, qui a été décrié par les syndicalistes, le président du PUP a fait savoir : « Je n’ai pas le contrat sous les yeux et ne l’ai pas lu, mais je crois que le port autonome est un poumon économique de notre pays, C’est le seul port commercial et nous importons beaucoup plus que nous ne fabriquons sur place et tout passe par ce port. Si on doit aliéner ce patrimoine, j’estime qu’il faut faire participer les fonctionnaires du port dans le contrat, et mieux, l’envoyer à l’assemblée nationale pour que les élus du peuple puissent le lire et ne pas le signer dans un bureau… J’apprends que les travailleurs du port, la direction, avait fait des observations sur la mouture, ces observations n’ont pas été prises compte et on a signé le contrat. Si c’est comme ça, alors un jour, on va bailler Sékhoutouréya et si l’assemblée nationale reste assise, leur siège (le palais du peuple) sera aussi baillé. ».
Mohamed Kaba Soumah pour Guinee7.com