Censure

‘‘Il ne s’agit pas de dire que c’est Kéléfa Sall que nous soutenons, il s’agit de défendre la légalité’’, dixit le bâtonnier de l’ordre des avocats

Présent à une conférence de presse organisée par l’OGDH à la Maison de la presse de Guinée, ce lundi 17 septembre, le bâtonnier de l’ordre des avocats Me. Mohamed Traoré a également eu son mot à dire sur la destitution de Kéléfa Sall par les 8 autres conseillers de la Cour constitutionnelle.

L’avocat estime que « c’est bien qu’il y ait des Guinéens qui puissent avoir le courage de dire ça ne va pas, quand ça ne va pas. C’est pour cette raison le barreau, qui est d’ailleurs un acteur de la société civile, nous allons examiner ces questions-là sur le plan strictement juridique et sans prendre position en faveur de M. Kéléfa Sall ou des autres membres de la Cour constitutionnelle. Il ne s’agit pas de dire que c’est Kéléfa Sall que nous soutenons, il s’agit de défendre la légalité. Parce que nous avons tous intérêt que la légalité soit préservée, nous avons tous intérêt à ce que les institutions fonctionnent correctement », a fait savoir Me. Mohamed Traoré.

Avant d’expliquer : « la cour constitutionnelle c’est l’institution qui est la gardienne de la constitution, si cette institution se fourvoie elle-même, je me demande où est-ce qu’on va aller, parce que les décisions de la cour sont sans recours. Maintenant il faut éviter que sur la base de cela que les membres de la cour s’enrobent de droit qu’ils n’ont pas. Et il y a une nouvelle loi sur la cour constitutionnelle qui est très claire, les membres de cette cour sont inamovibles, mais ça ne veut pas dire que quand ils commettent une infraction, ils ne peuvent pas être poursuivis. Mais comment être poursuivi, la loi est très claire là déçu aussi. Les dispositions de l’article 152 sur la cour sont très claires, seule la cour suprême peut les juger».

Selon Me. Traoré, « dans la présente affaire, on a essayé de faire une conclusion entre la révocation de M. Kéléfa Sall en tant que membre de la cour constitutionnelle et son limogeage en tant que président de l’institution en parlant d’empêchement. Et même en la matière, la notion d’empêchement est très claire, parce qu’on parle d’incapacité physique à exercer cette fonction. Est-ce que nous sommes dans ce cas aujourd’hui ? Si nous nous rendons actuellement à la cour constitutionnelle, on se rendra compte que M. Kéléfa Sall est bien présent à son bureau physiquement et mentalement actif ».

Par ailleurs, le bâtonnier de l’ordre des avocats estime qu’« il faut éviter qu’on nous fasse de la manipulation juridique, pour des intérêts égoïstes qui ne sont pas ceux des Guinéens… si nous baissons tous les bras, je pense que la Guinée va à la catastrophe et cela tout le monde en pâtira, c’est ce qu’il faut éviter. Si nous acceptons de compromettre l’avenir de notre pays alors que nous sommes tous des pères de famille, nous compromettrons l’avenir même de nos enfants. On a l’habitude de dire que les Guinéens sont devenus amorphes… donc il faut éviter que le réveil soit brutal ».

Mohamed Kaba Soumah pour Guinee7.com  

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