Censure

‘’Mémoire Collective’’/ ‘‘pour écrire notre histoire, on a besoin de l’extérieur souvent. Il faut un effort et l’effort a été fait’’, réagit Cellou Dalein Diallo

« A mes yeux, c’est une excellente initiative. Vous savez pour la réconciliation nationale, on demande toujours de tourner la page ; mais beaucoup objectent, il faut la lire avant de tourner mais si la page n’est écrite comment la lire ? Je pense c’est une contribution à la rédaction de notre histoire. Elle soulève beaucoup de passion. Vous avez vu les passions dans la salle. Je félicite la FIDH, l’OGDH, RFI et tous ceux qui ont contribué à la rédaction de cette mémoire collective », réagit Cellou Dalein Diallo, président de l’UFDG, après la présentation du livre ‘’Mémoire Collective, une histoire plurielle des violences politiques en Guinée’’.

Pour lui, « Elle n’est sans doute pas complète mais c’est déjà un début parce que, pour écrire notre histoire je pense qu’on a besoin de l’extérieur souvent. Il faut un effort et l’effort a été fait. Des archives ont été consultées à l’intérieur comme à l’extérieur de la Guinée, ils se sont rendus au Portugal, ils ont vu les gens qui sont venus ici en 70 ; les prisonniers qui ont été libérés. Ils ont consulté les archives de l’Union soviétique, les archives de la France. Les vrais complots, les faux complots ».

« L’histoire de Sékou Touré, vous voyez combien de fois c’est difficile dans la salle. Ibrahima Kaké qui est un bon historien a dit que Sékou Touré c’est le héro et le tyran. Je crois chacun prend ce qu’il veut mais il faut que chacun accepte d’écouter les autres. Si vous prenez les victimes du camp Boiro, ceux dont les pères ont été tués par diète, par pendaison, ils ne verront que le tyran. Si vous prenez les responsables du PDG, ils ne verront que le héro. Or Sékou Touré, c’est les deux. Il  faut qu’on s’écoute, que les historiens puissent  prendre ce qui est essentiel parce que dans la rédaction de l’histoire c’est l’aspect dominant, mais il ne faut pas occulter l’aspect dominé », renchérit le chef de file de l’opposition guinéenne.

Il a, par ailleurs soutenu que « la Guinée a besoin de lire cette page de l’histoire et la tourner. Je pense que pour les crimes commis parce qu’on a eu, peut-être, que personne ne sera en prison ; mais il faut qu’on reconnaisse que tel acte était répréhensif et que ce n’est pas quelque chose qu’on peut faire sans être reproché par la justice, par la société ou par l’histoire. On va affronter les idées, les sentiments, les jugements et puis, peut-être, qu’on trouvera un consensus sur ce qu’il faudra retenir comme histoire de notre pays. Mais il n’y aura jamais de l’unanimité, mais tout ça fait partie de l’histoire. Le fait que les gens aient une lecture différente de celle de sont frère ou de celle de son voisin ; pourquoi pas de son compatriote ».

Bhoye Barry pour guinee7.com

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