Ce vendredi 28 septembre 2018, comme les neuf dernières années, l’Association des victimes, parents et amis du 28 septembre 2009, (AVIPA) a commémoré, le sombre anniversaire du massacre survenu au stade du 28 septembre, dans la commune de Dixinn, en haute banlieue de Conakry.
Cette cérémonie de commémoration qui s’est déroulée au siège de l’AVIPA à Koloma dans la commune de Ratoma, a connu la présence de plusieurs personnalités dont le représentant de la délégation de l’Union Européenne en Guinée, les responsables de l’organisation guinéenne des droits de l’homme et du citoyen (OGDH), quelques membre de la fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) et plusieurs responsables d’ONG de droits de l’homme et de la société civile.
Pour Abdoul Gadiri Diallo, président de l’OGDH, « Si nous tenons compte du temps que cela a pris et l’ampleur du massacre, on va dire que c’est lent. Et si nous tenons compte d’où vient la Guinée, la culture de l’impunité qui s’est manifestée dans ce pays, on peut dire qu’il y’a eu des avancées qu’il faut apprécier à sa juste valeur. Et si cela a été possible c’est parce qu’il y a eu des hommes et des femmes que vous êtes, il y a eu de bonnes volontés qui sont des organisations de la société civile qui nous ont accompagnés tant au plan national qu’au plan international ; mais aussi et surtout les personnes qui ont cru à ce que nous faisons et ils ont dit, peut-être, il faut aider à créer des conditions d’un procès juste et équitable ».
Poursuivant son intervention, cet activiste des droits de l’homme appelle les victimes à la patience même si, « c’est très difficile, la patience quand on est déjà victime. Nous avons soif de la justice, nous voulons la justice et il est très difficile de nous dire de garder patience. Il faut qu’à même vous dire que ce qui est fait est plus long que ce qui reste à faire. 14 inculpations, un certains nombre d’auditions mais aussi et surtout la mise en place du comité de pilotage qui a pour mission de travailler sur les conditions de la réalisation du procès ».
Il salue par ailleurs « l’engagement des autorités guinéennes qui ont accepté de se joindre à nous pour accompagner le processus notamment le ministre de la Justice, garde des Sceaux qui avant son arrivée certes, le dossier était en train d’avancer mais l’avantage de sa présence, c’est l’accélération du processus. Je ne le dis pas par démagogie mais par honnêteté intellectuelle », précise Abdoul Gadiri Diallo.
La présidente de l’AVIPA, Asmaou Diallo, après avoir fait un récapitulatif des avancées enregistrées dans ce dossier, plaide pour « l’ouverture dans les meilleurs délais du procès tant attendu, pour qu’enfin, justice soit rendue aux victimes ».
Il faut noter par ailleurs, dans la matinée, une lecture du Saint Coran et des prières en mémoire des victimes, ont été organisées.
Le 28 septembre 2009, selon les enquêteurs des Nations-Unies, plus de 150 personnes ont été tuées et plusieurs femmes et filles violées par des hommes en tenue militaire, alors que ces personnes répondaient à un appel de manifestation des ‘’forces vives’’ pour dire non à une éventuelle candidature du chef de la junte militaire, capitaine Moussa Dadis Camara.
Bhoye Barry pour guinee7.com
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