La crise dans le secteur éducatif guinéen prend de nouvelles tournures. Alors que le syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée et le gouvernement chacun de son côté tient droit dans ses bottes, plusieurs mouvements d’élèves réclamant leurs «professeurs titulaires » ont été remarqués à Conakry ce lundi 22 octobre. Ces jeunes élèves décrient les enseignants « contractuels ».
C’est notamment ce qui s’est passé au niveau de l’échangeur de Moussodougou, à la rentrée de Kaloum. Là, une cinquantaine de jeunes lycéens, issus de l’établissement Donka ont avec des « slogans » et pancartes, investi la circulation.
Camara Mamadouba, élève en classe de terminale témoigne : « nous avons marché aujourd’hui pour qu’on renvoi nos professeurs titulaires, qui nous ont enseigné depuis plusieurs années. Les contractuels qu’ils nous ont envoyés n’ont pas de niveau. C’était une marche pacifique ; nous n’avons pas lancé de cailloux, pas de barricades, c’était juste montrer aux gens ce qui se passe dans notre école, vu que nous sommes des élèves, mais aussi des citoyens qui doivent cette année affronter le Baccalauréat ».
Et de poursuivre : « L’itinéraire c’était de notre école, c’est-à-dire au lycée Donka, jusqu’au pont 8 novembre. C’est là que les forces de l’ordre ont usé des gaz lacrymogènes. » Dit-t-il.
Et un autre de déplorer : « nous voulons juste réclamer nos droits. Ce n’est pas pour lancer une grève. Ce n’est pas n’importe qui, qui peut enseigner les classes de terminales. Ils nous ont emmenés des contractuels ; des jeunes qui ont fini (des jeunes diplômés, ndlr), qui chômaient dans les quartiers depuis 2 ou 3 ans maintenant, ils n’ont même pas fait de formation pour enseigner. Imaginez un professeur qui dit à son élève « tu as donné un bon définition » ou « il faut être à l’école à l’heure pour avoir un place ».
Avant de dénoncer : « ils ont pris certains de nos amis, ceux qui n’ont pas pu fuir. Il y a certains élèves qui ont été blessés ». Fait-il savoir.
Dans la commune de Ratoma, au quartier Koloma, les agitations ont été aussi constatées, vu que les élèves du collège du même nom ont bloqué la circulation à l’aide de grosses barricades. Ces derniers aussi, réclament des professeurs manquants.
Même chose au lycée Kipé, dans la même commune où des élèves qui n’ont pas eu de professeurs, ont interrompu le déroulement des cours dans les salles qui en possédaient. En jetant des pierres, cassant au passage plusieurs vitres, bloquants la circulation, avant que les forces de l’ordre n’interviennent pour régulariser la situation. Au moment où nous publions cet article, la situation s’était apaisée sur place.
A rappeler que ces remous interviennent au moment où quelques écoles de la capitale tentent de reprendre les cours. Pendant que certaines écoles privées suivent normalement les cours.
Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com