Remercier la jeunesse guinéenne et toutes les personnes ayant contribué à la réussite de son concert dédicace de la sortie officielle de son Album « Sicario Schizo-phrénie » le 28 octobre dernier, sur l’esplanade du palais du peuple et annoncer la mise en vente des CD dudit album, telles étaient ce mardi 6 novembre, les tâches auxquelles l’artiste Alpha Midiaou Bah, alias « Djani Alfa » et sa structure « G for life » se sont attelés lors d’un point de presse à Conakry.
Au passage, l’artiste a été amené à analyser en tant que guinéen, la situation qui prévaut actuellement dans le pays. « Les responsables ce ne sont pas que le gouvernement ou les syndicalistes, nous sommes tous responsables de cette crise-là. Parce qu’il y a un grand homme qui dit, « si le mal l’emporte c’est que les hommes du bien n’agissent pas. » La crise dans le secteur éducatif de la Guinée ne dure pas que depuis un an ou deux, les gens ne s’en rendent pas compte (…)La crise de l’éducation guinéenne n’est pas une crise juste pour dire qu’il faut augmenter les salaires des enseignants, moi je pense que c’est tout le système éducatif guinéen qu’il faut revoir, le fonctionnement même. On a un problème, il faut qu’on le reconnaisse et qu’on se mette en face de nos responsabilités, que les personnes qui doivent prendre les dispositions dans le sens que cela profite à tout le monde prennent les décisions, éduquer nos enfants, c’est un devoir, ils n’ont pas à mendier cela. Cela c’est aussi bien nous à la maison, ceux dans les bureaux, aussi bien les enseignants. Il faut mettre les responsables face à leur responsabilité. A mon avis, face à cette crise, on est tous responsable. Moi Djani Alfa, je trouve que je n’en parle pas assez, vous journalistes, je trouve que vous n’en parlez pas assez, les gars du syndicat, je trouve qu’ils ne se font peut être pas comprendre et je trouve que le gouvernement ne prends pas ses responsabilités. »
Quant à la question sur la situation socio-politique que traverse le pays, émaillée par de multiples cas de tueries, c’est sur un ton de désolation qu’il estime que : « c’est super regrettable, on est bientôt à cent morts ; même un mort c’est trop. On est pas dans un pays en guerre, on n’est pas des sauvages. Ce qu’il faut analyser, c’est que les guinéens ont dit des choses qu’on ne pense pas, qu’on ne vit pas, qu’on ne croit pas. On le dit juste parce que c’est beau de le dire ; la Guinée c’est une famille, on le dit juste parce que c’est beau de le dire, mais on ne le pense pas, on ne le vit pas. La personne qui se met dans la rue et qui prend une arme à feu et qui tire sur quelqu’un, il n’a qu’à se dire dans sa tête que la personne sur laquelle il est entrain de tuer, ne peut être que son frère, son oncle, son cousin ou sa tante ; si c’est vrai que la Guinée est une famille, il n’y aura plus de morts par balle en Guinée. On a une assemblée nationale, on ne peut pas discuter comme des gens civilisés ? On a un gouvernement, on a une opposition, ils ne peuvent pas discuter comme des gens civilisés ? Le gouvernement dit qu’il est gouvernement parce qu’il aime la Guinée, l’opposant dit qu’il est opposant parce qu’il aime la Guinée, ils ont un amour commun, donc ils devraient s’entendre.»
Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com