Comme si tout le monde s’y attendait, le décompte macabre, a malheureusement atteint le mardi 07 novembre, la barre des 100 âmes tombé, sous les balles assassines de personnes qui continuent encore sans doute, d’errer impunément dans la nature, ce, à cause de la confusion volontairement entretenue de part et d’autre autour de ces événements.
Les organisateurs et les forces de l’ordre se rejettent les responsabilités d’un acte irresponsable.
La prémonition qui résonnait notamment dans les discours politiques, tel un souhait de voir le nombre s’afficher au dépens de la vie d’innocentes personnes, se réalise en fin.
Le nombre est bien symbolique, il est aussi révoltant. Il attire forcément bien d’attentions qui en avaient marre de la situation dans le pays.
Aussi bien qu’on peut s’indigner pour ces cas de morts revendiqués par l’opposition, aussi bien la culture de l’ethnocentrisme dont les conséquences sont monstrueuses sur le tissu social, du fait de la politique politicienne, doit indigner autant.
A cause de la banalisation apparente de ce phénomène qui a enterré beaucoup d’autres personnes, les plus cyniques, qui le sont autant que les assassins et ceux qui ont agité ce nombre faisant ainsi et inconsciemment l’apologie de la violence, déplorant des actes ignobles, dénoncent des recettes politiques croustillantes que certains dans l’ombre, savourent.
Pendant ce temps, les bourreaux, continuent de se la couler douce grâce à l’affaissement de la puissance publique.
Cent morts, tous, des jeunes gens dont l’opposition réclame le militantisme en son sein.
Il y en a qui sont tombés sous les regards impuissants de leurs amis qui protestaient, peu importe la manière qui suscite souvent l’exaspération d’une certaine opinion mais importante, contre les tares d’un gouvernement qui ne leur garantit aucun espoir.
D’autres aussi, sont tués à des moments indus pendant qu’ils se donnent le droit de poursuivre leurs contestations en nocturne, à cause certainement de leurs frustrations sans limite contre le régime, profitant aussi de la faiblesse de celui-ci.
Il y en a aussi qui sont incontestablement des victimes innocentes et qui ont eu le malheur de se retrouver au mauvais moment, au mauvais endroit donc, dans les zones conflictuelles.
Soit ils subissent la hargne des « manifestants » déchaînés ou ils subissent les incongruités des « farces » de l’ordre.
Dans tous les cas, le seul responsable désigné ne peut être que l’Etat qui a la responsabilité de protéger les personnes et leurs biens.
C’est lui qui incarne la puissance publique et donc a l’obligation de retrouver les coupables et leurs commanditaires.
Mognouma Cissé