Nous étions là tous, à les dénombrer l’un après l’autre dans notre chapelet de la honte. Comme si tous attendions ce chiffre fétiche devenu pour décréter un ‘’holocauste à la guinéenne’’ en gestation. Puisque c’est le mot ou l’expression qu’on a osé inventer ; bien que les tueries de Zogota et de Womé en 2013, ou encore celles du 28 septembre 2009 ne nous l’avaient fait oser ; encore moins les massacres de janvier 2007.
Cette bêtise humaine est-elle obligée de continuer à alimenter nos chroniques pour jauger la force de nos politiques ?
La capacité d’une opposition politique systématique à mettre de la pression sur un pouvoir, fut-il dictatorial, ne se mesure en ce 21ième Siècle au nombre de cris de rues et aux destructions d’édifices, ni sa capacité à faire foirer tout élan du peuple ou freiner l’activité économique par violence orchestrée.
Elle se mesure par la capacité de mobiliser la diversité nationale et internationale pour sa cause noble dont les pans qui la composent sont développés ou se développent progressivement sur de supports mis à la disposition du peuple et des opinions et dont la promotion en interne et à l’internationale égaie les tympans et force l’admiration.
Elle peut aussi se mesurer à sa capacité d’arriver à un partage du pouvoir par sa force de proposition.
« L’Etat, la Justice doivent faire la lumière sur toute cette barbarie… ! » Nous exclamons-nous en longueur de nos interminables dires qui par finir agacent et révoltent ceux qui les entendent.
Et pourtant la problématique de la sécurité intérieure en Guinée est connue dans ses tréfonds par nous tous qui nous indignons en frôlant l’hypocrisie, pour ne jamais vouloir freiner le fléau à la source.
L’indignation collective légitime doit réveiller en nous ce sursaut patriotique qui veut que nos intérêts égoïstes ne priment sur ceux du peuple résistant de Guinée.
L’Axe de la démocratie a été perverti et infiltré par une délinquance importée et entretenue par une certaine possible opposition dite républicaine pour en faire une chienlit permanente.
Cependant la lutte légitime des leaders de l’Axe de la démocratie pour faire de leur cité un havre de paix ou l’Etat devra être présent dans tous les secteurs, n’a rien à voir avec ces enfantillages et ce cynisme politique, à travers des agressions de leurs populations par des délinquants qui brûlent et interdisent des routes ; agressent et dépouillent les paisibles citoyens ; attaquent et démolissent des engins et commerces pour en faire leurs butins de guerre, à chaque fois qu’ils ont été subventionné à coup de millions par cette même opposition qui se dit défenseur de leurs droits.
Le déséquilibre de la proportion de l’intervention des Forces de Défense et de Sécurité qui parfois vire à la répression est bien condamnable sur ces faits. Mais on peut éviter d’en arriver là par la prévention et la responsabilité dans l’amour de la Patrie, quand le sens républicain reste dur d’interprétation.
Quand chaque citoyen, chacun en ce qui le concerne s’attelle à son devoir de respecter les lois de la République, nos droits à tous seront naturellement respectés sans besoin de revendication. Car l’unité de mesure de la tristesse de la mort d’un homme par rapport à un autre n’existe pas. Surtout ceux à qui on ôte la vie par bêtise d’autrui.
Un mort cesse juste d’être utile à la société ! On ne mesure l’importance d’une âme que quand elle vit et peut agir. Et vu la capacité du cerveau humain à se surpasser, cette mesure de l’importance ne se peut que dans le temps et progressivement tant que vivent les âmes nominées.
Que le respect de l’âme humaine par le Peuple et l’Etat guinéens soit alors transversal et non sélectif. Ça y va de leur devenir !
Mohamed Lamine Keita