Une divergence de vues entre Aboubacar Soumah, leader du SLECG, un syndicat d’enseignants, et son bouillant adjoint, le philosophe, Oumar Tounkara, s’est dégagée samedi, lors de l’assemblée générale du mouvement. Sur l’opportunité de l’organisation d’un sit-in, ce dernier estime que : « Nous devons éviter les gros vents, certains sont en prison, ils se battent pour leur liberté. Mon combat n’est pas pour vous décourager mais, dans un combat il faut mesurer le rapport de force, il faut le mesurer à juste valeur. Hier, difficilement ils ont accepté que ceux qui sont en prison mangent. On a des gens en prison, moi je crois que notre combat doit être comment les libérer, nous devons nous mobiliser massivement pour aller à la justice et demander leur libération. Aujourd’hui, tout combat que nous devons mener, c’est demander la libération de ces gens au lieu d’augmenter les prisonniers. Ma proposition, c’est d’aller au tribunal le lundi pour demander la libération de nos camarades au lieu d’organiser un sit-in. »
Des propos qui ne laissent pas pantois Aboubacar Soumah : « Je ne veux pas de contradiction entre nous, ou on est dans le combat ou on est pas [dedans]. Si vous voulez qu’on arrête le combat, on va arrêter tout de suite. Il n’y a pas de combat sans conséquence, si on a peur d’être arrêtés alors, on arrête le combat. On va reculer parce qu’on nous arrête, on va renoncer parce qu’on nous bastonne, j’avais vu cela très longtemps, je veux qu’on se respecte au sein de notre corporation. On a déjà dit sit-in, pourquoi revenir sur ça ? »
Cette divergence d’idées exprimée en public est une première au sein du mouvement syndical qui a enclenché une grève perd de l’élan. D’ailleurs Aboubacar Soumah a lui-même reconnu que les sit-in qu’ils organisent ont du plomb dans l’aile : « Le sit-in devient important quand c’est tout le monde qui vient. Mais nous constatons que la mobilisation n’est pas grande. Si au moins l’effectif qui est là se retrouvait devant un département ! »
Aziz Sylla pour guinee7.com