L’opposition républicaine avec à sa tête son chef de file, El hadj Cellou Dalein Diallo, était face aux hommes de médias, ce mardi 11 décembre, à la Maison de la presse, à Coléah, pour faire le point sur la situation sociopolitique que traverse actuellement la Guinée.
Durant cette conférence de presse, Cellou Dalein a abordé plusieurs thèmes, dont les constructions de routes et l’affaire du troisième mandat du président Alpha Condé.
Parlant des travaux de construction des routes et la réhabilitation des voiries de la capitale Conakry, pour Cellou Dalein Diallo, le projet de construction des routes en Guinée dont il avait demandé une étude de faisabilité à l’Assemblée nationale, n’avait pas reçu de feu vert de la part de cette institution. Il trouve que le coût de ces travaux est exorbitant : «Nous avons hier examiné à l’Assemblée Nationale un projet de réhabilitation de la route Coyah-Dabola. On n’avait pas les études qui permettent de définir la consistance et le coût des travaux. On a demandé qu’on nous donne les études de faisabilité ; mais on ne les a pas reçues. On a décidé de s’abstenir, d’apprécier le travail, parce qu’on n’a pas d’éléments permettant d’évaluer la consistance et le coût des travaux. Ce que nous notons, c’est qu’un kilomètre de route goudronnée avec les dimensions actuelles de la voie se facture à un million de dollars. Il y a un projet de construction de route qui est en cours d’exécution, Labé-Tamba, qui est environ à cinq cent mille dollars. Mais, nous n’avons pas l’étude mettant en évidence ce coût-là et nous n’avons pas d’éléments constitutifs de ce prix ».
Par contre, le chef de file de l’opposition affirme que l’UFDG n’est pas contre la construction des routes, mais demande plutôt la transparence dans la gestion des biens publics : « Et par après, ils diront que l’UFDG est contre la construction des routes. Non, nous voulons plutôt la transparence dans la gestion des biens publics. Nous payons la construction des routes avec notre bauxite, nos impôts ; donc, on veut savoir à quel coût on réalise les travaux. C’est tout à fait légitime de la part d’un député d’exiger les études qui conduisent à ces coûts, pour savoir dans quelle mesure il est fondé ».
Affaire troisième mandat d’Alpha Condé
Sur la question d’un possible troisième mandat du président Alpha Condé, El Hadj Cellou Dalein Diallo affirme ne pas laisser l’Etat s’enrichir sur le dos des fonctionnaires, en augmentant la dette de la Guinée. D’ailleurs, pour lui, toutes ces manigances font partie du plan du troisième mandat, ou pour un « glissement », pour rattraper les années perdues par Ebola et les manifestations de l’opposition : «Nous ne voulons pas que les fonctionnaires tapis dans l’ombre s’enrichissent en augmentant la dette de la Guinée, alors que c’est eux qui encaissent les commissions, qui font que le coût des travaux est exorbitant. Mais, je pense que cela fait partie pour le troisième mandat, ou pour un glissement de deux ans. Vous avez écouté le préfet de Kankan dire qu’il faut qu’on lui (Alpha Condé, ndlr) donne deux ou trois ans de plus pour qu’il puisse compenser les années perdues par Ebola et les manifestations de l’opposition. On a commencé de créer des commissions ici et là, pour la promotion du troisième mandat. Le monsieur ne veut pas aller en 2020. Soit il a un troisième mandat, ou il provoque un glissement ; mais j’avoue que le glissement a déjà commencé. Ça fait dix mois qu’on n’a pas encore fini avec les élections locales, c’est pour que tout le monde s’occupe de cela, pour ne pas parler des législatives. Ça devient de plus en plus difficile, et ce sont des faits calculés pour qu’il y ait un troisième mandat ou un glissement. C’est pour revenir dire, il faut prolonger le mandat des parlementaires, techniquement l’organisation des législatives n’est pas possible. En tous cas, il y a des suspicions de ce genre pour un éventuel troisième mandat (sic) ».
L’opposition républicaine ne compte pas baisser les bras, et donne rendez vous le jeudi, pour la prochaine marche.
Fatoumata Kaba pour Guinee7.com