Le nouveau code civil guinéen fait couler encre et salive. Et ne laisse pas de marbre les ONG de défense des droits de l’homme. C’est le cas de Ibrahima Diallo, juriste, président de l’ONG, Protégeons les Droits Humains. Ci-dessous son commentaire sur les « avancées » du nouveau code civil guinéen.
« Il y a beaucoup de questions discriminatoires qui sont réglées par le nouveau Code, c’est Par exemple la question de la nationalité ; dans ce code révisé, la femme peut transmettre la nationalité par le mariage ce qui n’est pas le cas dans les dispositions du Code en vigueur. Il y a aussi l’harmonisation de l’âge du mariage à 18 ans pour l’homme et pour la femme, la déclaration de naissance est aussi faite par la femme ; l’autorité parentale est exercée par les 2 parents. Dans ce code civil, les femmes n’ont plus besoins d’autorisation maritale pour le choix de leurs professions. Les enfants nés hors mariage ont le droit à l’héritage pourvu qu’ils soient reconnus.
Il y a aussi les questions de l’héritage des femmes.
Elles s’opposent particulièrement aux articles 282 et 283 de ce Code, relatifs au mariage avec option. C’est-à-dire la légalisation de la polygamie.
ll y a d’abord la déclaration de naissance contrairement à l’ancien code et qui peut être faite par les deux parents, l’autorité parentale est exercée notamment par le père et par la mère car dans l’ancien code, l’autorité parentale était exclusivement exercée par le père, d’où l’urgence aujourd’hui de réviser ce Code civil et de tenir compte de ces innovations. Le Code civil actuel provoque des conflits dans des foyers, comme celui lié à l’héritage et à la succession évidemment car ce qui se passe quand vous êtes veuve et que vous n’avez pas d’enfant, automatiquement les parents de votre mari viennent tout vous prendre quand il décède, on vous met à la porte et on vous prive de tous les biens de votre mari décédé.
Nous, nous estimons que c’est une injustice totale et il faut protéger ces femmes et faire en sorte que le mariage soit sécurisé (…) Tout le débat du Code civil ne peut pas se résumer à l’article concernant la polygamie ; c’est vrai qu’il y a des musulmans et des chrétiens mais nous nous sommes entendus sur un document, celui de la Constitution. La Constitution gouverne la vie de la Nation ».
Propos recueillis par guinee7.com