Censure

Prix du carburant/ Les ‘‘Forces Sociales de Guinée’’ répliquent aux propos du ministre Diakariaou

Il n’est secret pour personne que l’énergie est à la base de tout développement dans un pays. Autrement dit, le carburant est pour l’économie ce qu’est le sang pour le corps humain. Donc, toute action sur le carburant affecte directement l’économie. Depuis le mois de Juillet passé, Les prix des produits pétroliers ont une surchauffe généralisée et les guinéens les plus démunis, c’est-à-dire l’ensemble des guinéens en fait, vivent le calvaire et l’enfer.

L’ampleur des conséquences de cette augmentation du prix du carburant sur les autres produits de grande consommation et de certains services a été difficilement supportable par la population. Et ainsi, la « rochosité » continue d’approfondir son enracinement et d’étendre ses tentacules.

C’est dire que, pour une économie aussi désarticulée et exsangue, comme l’est celle de la Guinée, une augmentation des prix du carburant de 2000 GNF en une seule fois et en même temps pour l’essence et le gasoil ne pouvait qu’être un coup de massue qui pourrait lui être fatal.

La cacophonie et le tâtonnement dans l’argumentaire de votre gouvernement pour justifier sa décision prise de façon unilatérale et fantaisiste à travers un communiqué tardif sur les antennes de la télévision nationale en l’absence remarquée au pays du Président de la République est une illustration de la gouvernance à tâtons et sans vision claire de votre gouvernement Monsieur le Ministre.

En effet, comme si tout cela n’était rien et en dépit de la réduction sans précédente du prix du carburant à l’international depuis plus de deux mois passant de 80 dollars le baril à 45 dollars aujourd’hui qui est provoquée sûrement par la surabondance de la production mondiale et l’augmentation de la production américaine du pétrole, votre gouvernement dit  » Proche du Peuple  » a décider de réduire 500 GNF sur les prix des produits pétroliers en violation flagrante du principe qui gouverne la fixation des prix, il s’agit bien sûr du principe de la flexibilité.

Quelle injustice ! Quelle méchanceté !

Comme si notre peuple n’avait pas droit au bonheur !

Au même moment, vous tentez  » en tant que Ministre en charge des hydrocarbures  » d’expliquer cette réduction insignifiante et honteuse par l’effet de change ; l’incapacité de la Banque centrale à couvrir vos besoins en dollars et la fiscalité intérieure…

Où est la cohérence ? Où est la bonne foi ?

Aucun de ces arguments ne tient la route et ne peut donc justifier le refus délibéré de votre gouvernement de respecter la flexibilité du prix.

Au demeurant, votre Interview de ce Dimanche est probablement révélatrice de l’état de panique et de l’incohérence qui ont caractérisé la prise de cette décision.

Pour l’histoire, c’est en 2008 que le pétrole a connu sa plus forte hausse avec le prix du baril à 140 dollars, soit plus de trois (3) fois le prix actuel de 45 dollars et pourtant à la pompe, le litre de carburant se vendait à la même période à 7000 GNF.

En outre, les deux produits qui sont généralement augmentés ont des taux différents, le gasoil demeurant à un taux toujours plus bas que l’essence pour permettre à l’économie de continuer à produire avec des coûts raisonnables et au transport, épine dorsale de l’économie d’un pays comme la Guinée, de pouvoir continuer à assurer les échanges et les mouvements des biens et des personnes sans contraintes.

La possibilité de faire mieux :

Techniquement, je peux affirmer sans aucun risque de me tromper que d’autres possibilités de faire plus d’efforts existent bel et bien si une volonté politique de soulager les populations existait au niveau du gouvernement. Mais malheureusement, le peuple a fini de se rendre compte que votre gouvernement s’éloigne de plus en plus de lui, que vous ne comprenez pas ses préoccupations majeures et ses profondes aspirations. Les hommes et les femmes de notre pays vous perçoivent comme retranchés, dans les dorures de vos bureaux bien climatisés et montés, totalement coupé de leur quotidien exécrable.

Il faut rappeler aussi qu’en Guinée, le consommateur paye à la pompe ces trois taxes suivantes ainsi que d’autres en achetant son litre d’essence ou de gasoil :

  • La taxe sur les produits pétroliers (TSPP);
  • La Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) (18 pourcent) ;
  • Les taxes douanières.

Ces taxes représentent déjà une grande contribution supportée par les consommateurs.

Il est encore bien possible pour le gouvernement de faire Plus d’efforts afin de soulager les souffrances des citoyens et de donner à l’économie les moyens de maintenir son niveau de production.

J’invite modestement, par conséquent, Le président de la République et son Premier Ministre, d’écouter les cris de douleur et d’appel à l’aide de leur peuple, De ne pas attendre les mouvements sociaux de protestation pour agir. Car je reste profondément convaincu que seul le peuple reste fort.

Travaillons ensemble dans la solidarité et dans l’unité pour sauver et développer notre cher et beau pays.

Si vous refusez d’entendre raison, les jours et semaines à venir nous édifieront.

Dorah Aboubacar KOITA

Coordinateur de la Cellule de communication des Forces Sociales de Guinée.

Activiste de la Société Civile Guinéenne.

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