Censure

La polygamie légalisée en Guinée : une loi « sexiste » selon un collectif de femmes

Elles étaient ce lundi 31 décembre 2018 à l’hémicycle, lors de la clôture de la session ordinaire pour l’année 2018. Ces femmes venues de plusieurs ONG et associations, ont adressé une lettre ouverte au président de l’assemblée nationale et aux députés, pour demander la révision des articles 281 et 282 du code civil, portant sur la polygamie.

Appartenant aux associations, comme : Le Collectif PasSansEllesGN, NanaGuinéenne, Synergie Féminine pour la paix et le développement… A leurs lèvres, plusieurs questions restent en suspense face à ces lois, qu’elles trouvent « sexiste ».

Activiste, Mme Zenab Diallo, explique les motivations : « Nous supposons que ces deux articles,  vont un peu à l’encontre de la constitution guinéenne en son article qui dit que tous les hommes naissent égaux en droits et devoirs, sans distinction de sexe ou de religion. Aujourd’hui, ces articles-là (281 et 282 ndlr) tels que rédigés dans le code,  nous estimons qu’ils ne sont pas en conformité avec l’article 8 de la constitution, parce que les articles là, autorisent la polygamie, nous ne sommes pas contre, mais ces articles-là disent que c’est l’homme qui prend l’option d’être polygame ou monogame. Et dans le cas où cet homme ne décide pas,  le mariage est réputé être polygamique. Alors, où est le choix de la femme ? Où est le droit de la femme que la constitution nous donne au même titre que l’homme ? Pourquoi la femme n’a pas le droit de choisir ?  Pourquoi cet article ne dit pas par exemple, le couple a l’obligation de s’entendre, de choisir avant d’aller devant l’officier de l’état civil ? Pourquoi cet article ne dit-il pas qu’en absence de choix, la monogamie est réputée être prise en compte ? Aujourd’hui ce sont ces articles-là qui nous dérangent. Nous supposons que ce sont des articles sexistes qui bafouent carrément le droit de la femme. Nous avons rencontré plusieurs députés qui nous disent qu’ils sont contre, nous avons donné le courrier au président de l’assemblée national, qui va nous faire un retour.»

Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com

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