L’opposition semble être une très mauvaise école de gouvernement en Afrique. Car la plupart des hommes politiques de l’opposition une fois au pouvoir trahissent de manière opportuniste les défaillances qu’ils critiquaient chez les tenants du pouvoir. Ils prennent soin de gouverner de manière tout à fait opposé à celles qu’ils professaient auparavant. Ils ont du mal à se rester fidèle car ils sont surtout médiocres égoïstes et égotique. Et ils ont par manque de compétence souvent besoin d’être autorisés par la masse ou la communauté internationale à prendre des responsabilités politiques, car lorsqu’on est compétent, ambitieux et surtout soucieux du devenir de son peuple, on aura point besoin d’être autorisé, la compétence étant inhérente en la personne.
Et pourtant un processus de transition démocratique ne peut se consolider sans une opposition forte, car la liberté de l’opposition est une des vertus cardinales de la démocratie libérale sur le plan politique. Elle est une composante essentielle de la démocratie en ce qu’elle offre aux citoyens une alternative à la politique définie et appliquée par le régime politique en place. Elle assume au fond une mission de service public : contrôler et critiquer l’action gouvernementale, proposer des valeurs, des idées et un projet de société alternatifs à ceux véhiculés et appliqués par le parti ou la coalition de partis au pouvoir, et briguer les suffrages des citoyens. Ainsi tout mouvement politique qui ne se définit pas ainsi ne doit pas mériter l’appellation parti d’opposition.
Et si je me réfère à la situation actuelle de la Guinée avec une mouvance qui brille depuis 8 ans avec une remise en cause de l’encadrement juridique, le reniement de la séparation des pouvoirs, remise en cause de l’état de droit, et surtout la déchéance du contrôle de la constitutionnalité et les élections imparfaites. J’ose dire sans ambages que les résistances cités ci-dessus, démontrent que les perspectives prometteuses que l’ouverture démocratique avait laissé entrevoir avec la prise du pouvoir de l’opposant historique Alpha condé en 2010 semble être dans une impasse préoccupante aujourd’hui. Et que le pays manque de politiques ou opposition avisés pour éradiquer ces défaillances.
Et pourtant je demeure optimiste car la démocratie est une quête permanente reste que, pour qu’elle puisse se hisser de son état embryonnaire à un niveau plus achevé, elle doit s’appuyer sur une véritable culture démocratique qui lui fait encore défaut dans notre pays la Guinée. Les dirigeants politiques n’y ont adhéré que du bout des lèvres, puisque faire de la politique en Guinée est devenu la seule source de revenue intarissable. Mieux les guinéens ne sont pas encore suffisamment éduqués et informés pour devenir des citoyens avisés et actifs. La route est encore certes longue pour accéder à une démocratie de forte intensité. Mais avec le temps et l’engagement citoyen nous y parviendrons.